L'objectif est d'offrir l'accès aux médias et à Internet à la clientèle de masse. La filiale marocaine ne fermera pas. Nous voulons développer l'accès à l'information, aux médias et à Internet via le téléphone mobile. Cet accès devrait être généralisé à la clientèle de masse et pas uniquement à une clientèle d'élite. Pour atteindre cet objectif nous lançons un appel aux développeurs de solutions informatiques au Maroc pour nous proposer des programmes et applications adaptés au besoin du marché local». C'est le message principal que veut véhiculer le nouveau directeur général de Nokia Afrique du Nord, Mathia Nalappan. Ce singapourien quinquagénaire vient d'être nommé à la tête de la filiale nord-africaine du constructeur finlandais. Son périmètre d'intervention s'étend du Maroc jusqu'en Egypte. Avant de venir à Casablanca, Nalappan a roulé sa bosse à travers le monde. Il a travaillé pour HP, Sendo et Motorola en Asie et en Europe. Avant d'être nommé à son nouveau poste, il était directeur général de Nokia Afrique du Sud, basée à Johannesbourg. Avant de parler développement, Nalappan commence d'abord par couper court aux informations qui circulaient l'année dernière, en annonçant une éventuelle fermeture des locaux de Nokia à Casablanca. «Il y a plus lieu de parler d'un désengagement de Nokia de sa filiale marocaine. La société mère a alloué des investissements importants à cette zone et compte bien y développer sa présence à partir de Casablanca», tranche Nalappan qui précise que sa nomination dans son nouveau poste intervient dans ce cadre. «Nous sommes depuis toujours leader sur le marché de l'Afrique du Nord et nous comptons y maintenir et développer notre leadership», lance-t-il. D'ailleurs, Nalappan reconnaît que le fabricant de téléphones portables finlandais a subi comme tous ses concurrents les effets de la crise. «Mais la large gamme de produits de Nokia qui couvrent l'ensemble des segments de clientèle a permis d'atténuer les effets de la crise sur la performance globale», estime le nouveau DG de Nokia Afrique du Nord. Qu'en est-il de la concurrence qui devient de plus en plus sévère, notamment sur le marché de l'accès aux médias et à Internet via le téléphone portable ? L'avènement de nouveaux gadgets tels que iPhone, iPad et les autres portables facilitant l'accès à Internet, produits notamment par des marques asiatiques ne menacent-ils pas le leadership de Nokia ? «Il est vrai que le marché connaît un foisonnement de nouvelles offres dans ce segment. Mais il ne faut pas oublier que Nokia est la pionnière dans le domaine de l'accès à l'information. Les premiers modèles offrant ces services sont ceux de Nokia. C'est ce qui lui confère une bonne notoriété dans ce domaine», explique Nalappan. «A cela s'ajoutent les programmes d'innovation qu'entreprend le groupe et qui lui permettent d'accompagner le développement du marché», poursuit-il. Les programmes d'innovation planétaire sont entrepris au niveau du siège en Finlande. Mais des programmes annexes sont initiés aux Etats-Unis et dans des structures dédiées en Chine et en Inde. Mais désormais, Nokia ne cache pas son besoin de développer une innovation locale afin de développer des solutions médias et web adaptées aux besoinx de chacun des marchés où il est implanté. C'est pour cela que Nalppan a formulé son message de départ. Pour pouvoir faire parvenir l'accès aux médias à Internet au plus grand nombre, Nalappan ne cache pas que la stratégie de Nokia est d'offrir des Smartphones à des prix encore plus bas que les niveaux actuels. Pour le moment, ce genre d'appareils coûte en moyenne entre 130 et 140 dollars. Rien n'empêche à moyen terme que ces prix soient revus à la baisse pour reculer en deçà des 100 dollars.