Rire est le propre de l'homme», l'ami Rabelais, aimait le rappeler à son ami lecteur, voilà qui ferait sans doute sourire D'jal, nouveau poulain du Jamel Comédy Club, débarqué sur les planches parisiennes, actuellement sur les scènes du royaume. Rien ne prédestinait le jeune humoriste qui a grandi en France à embrasser une carrière artistique si ce n'est une audace jamais démentie à laquelle la chance a rendu le change et un sens bien senti de la formule. Passé par la case de la danse, fier de ses origines marocaines qu'il revendique, il est à ce titre, originaire de Bouznika et s'est peu à peu imposé par le rire car «c'est un acte d'amour. Lorsque l'on aime les gens et le partage, susciter l'envie de rire démontre qu'il s'agit bien d'acte de générosité. Voir le public rire aux éclats, me transporte sincèrement de joie. C'est d'ailleurs le sentiment que je préfère de loin», confie D'jal. De son véritable prénom, Jalel, l'humoriste a choisi ce diminutif puisque ses amis l'appelaient ainsi. Un nom pour lequel il opte, dans l'espoir de cacher à son père sa première représentation scénique, craignant de provoquer sa colère, il devait se produire à l'insu de celui-ci. «J'apparaissais de dos, sur l'affiche, une casquette, vissée sur la tête. Mon père m'a immédiatement reconnu en disant à ma sœur, mais c'est ton frère (sic). Aujourd'hui, il est mon plus fidèle fan». Loin de faire l'apologie du rire, le jeune homme souligne qu'il peut notamment être aux prises avec une certaine anxiété : «la recherche d'idées et la réflexion sont incessantes. Quand on se retrouve entre comiques, hommes de spectacle, on se rend compte que l'on fonctionne finalement, de la même façon: on est en proie au doute, par conséquent, on se remet souvent en question. Susciter le rire, n'est pas toujours facile». Son parcours, fruit d'un cheminement résultant également de rencontres déterminantes, l'a encouragé à poursuivre sa voie. «J'avais en fait, commencé par l'écriture. J'écrivais de petits scénarios. J'ai signé Lascard, en 2001, réalisé avec le soutien de l'école Louis Lumière. Puis, les choses se sont enchaînées et se sont peu à peu mises en place. Après plusieurs scènes ouvertes à Paris, j'ai participé au festival d'humour de Montréal, l'un des plus importants au monde. J'ai ensuite rencontré Jamel Debbouze, qui m'a proposé de rejoindre la troupe du Jamel Comedy Club. Mes rencontres avec le metteur en scène Morgan Spillemaecker et mon producteur marocain Hicham Hamdoun m 'ont conforté dans mon désir de présenter mon one man show». Un spectacle intitulé «L'After f'tour du rire» pour lequel il sera sur scène vendredi 27 août au Centre Culturel Français de Rabat. Il y passera en revue, l'islamophobie d'une France en mal d'identité nationale, et le passage au Maroc, de son ami Nicolas. Belle leçon de rire en perspective, face à la montée de tous les extrémismes…