Mohamed Labied : «Pour l'instant, il n'y a rien à signaler. Personne ne nous a contactés pour aborder cette question». «Nous ne sommes pas une opposition issue des urnes mais une opposition choisie par le Premier ministre, Abbas El Fassi». L'été est propice au farniente, mais également aux remaniements ministériels. L'été dernier, le gouvernement de Abbas El Fassi a accueilli deux éléments de la Haraka : Mohand Laenser, le secrétaire général du MP, ministre d'Etat sans portefeuille et Mohamed Ouzzine, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. Basculement du PAM dans l'opposition oblige. Cet été, les informations faisant état d'un possible remaniement ministériel, le troisième du genre sous l'ère Abbas El Fassi, se font entendre. L'Union constitutionnelle pourrait en être le grand bénéficiaire. Un retour en grâce pour un parti qui ne s'est jamais adapté au rôle d'opposant. «Le retour à la majorité n'est pas le propre de l'Union constitutionnelle mais de tout parti politique» affirme Mohamed Labied dans des déclarations au Soir échos. Son alliance avec le RNI laissait entrevoir cette issue. Les deux partis forment d'ailleurs un même groupe parlementaire. Dans de telles circonstances, il est normal que l'UC soit adoubée en prévision de la prochaine rentrée parlementaire avec en prime un ou deux sièges. …Le parti de Mohamed Labied a tenu, la semaine dernière, une réunion de son Bureau politique. La question du remaniement ministériel a-t-elle été au menu de cette rencontre ? Abdellah Ferdaous répond par la négative «ce point n'a pas été abordé par les membres du Bureau politique». Même son de cloche chez Mohamed Labied, le secrétaire général de l'UC. «Pour l'instant, il n'y a rien à signaler. Personne ne nous a contactés pour aborder avec nous cette question», déclare Labied. «En revanche, nous continuons à travailler avec le RNI. Les commissions se réunissent régulièrement», annonce-t-il. Et d'ajouter que «nous n'avons pas cherché à être dans l'opposition, d'ailleurs le programme de l'actuel gouvernement nous est amplement favorable. Il comprend plusieurs propositions de notre parti». «C'est un programme libéral», conclut-il. «Nous ne sommes pas une opposition issue des urnes mais une opposition choisie par le Premier ministre, Abbas El Fassi». Le secrétaire général de l'UC rappelle que lors des élections législatives de 2007, son parti avait amélioré son score avec 26 sièges. La logique voulait qu'il fasse partie du gouvernement mais «le Premier ministre a choisi d'intégrer deux partis qui avaient reculé lors de ce scrutin», se souvient le secrétaire général de l'UC. Les ministres qui pourraient quitter le navire : Abdellah Maâzouz du Commerce extérieur, Taoufiq Hjira, de l'Habitat et l'urbanisme et Yasmina Baddou de la Santé. Trois ministres istiqlaliens. Le même sort pourrait frapper deux ministres de l'USFP : Bensalem Himmich de la Culture et Jamal Rhmani de l'Emploi. Le premier a réussi la prouesse, en l'espace de huit mois, de liguer contre lui l'ensemble des d'acteurs de la scène culturelle. Tandis que le second est sur le point de perdre le soutien du premier secrétaire de l'USFP, Abdelwahed Radi. L'affaire du courant «Fils du peuple» au sein de la jeunesse du parti a aggravé les tensions entre le chef du département de l'Emploi et une partie des membres du Bureau politique de son parti. Depuis sa défaite aux élections communales du 12 juin 2009, l'action Rhmani s'est nettement dépréciée. Le remaniement, s'il se confirme, pourrait également sonner le départ d'Ahmed Akhchichen, le ministre de l'Education nationale, un PAMiste dont l'activité partisane a été mise en stand by par sa formation depuis que le PAM a basculé dans les rangs de l'opposition. Remaniements L'article 24 de la Constitution de 1996 stipule que «le Roi nomme le Premier ministre. Sur proposition du Premier ministre, Il nomme les autres membres du Gouvernement, Il peut mettre fin à leurs fonctions. Il met fin aux fonctions du Gouvernement, soit à Son initiative, soit du fait de la démission du Gouvernement». Un article qui exige des partis touchés par les remaniements ministériels d'observer un silence absolu. Les informations sur un éventuel remaniement, si elles se confirment, risquent de chambouler certaines donnes au sein de l'Istiqlal. Le départ annoncé de Taoufiq Hjira pourrait fortement nuire aux chances du clan du Premier ministre, de conserver le secrétariat général du parti. Hjira, contrairement à la garde rapprochée de Abass El Fassi, a le mérite d'être un membre du PI avant d'endosser l'habit du ministre. Hjira, faut-il le rappeler, était hostile à la participation de son parti au gouvernement de Youssoufi.