L'Organisation marocaine pour l'équité familiale (OMEF) a offert des plantes aux quartiers de Salé. Tout a commencé par une volonté, celle d'apporter une touche de fraîcheur aux quartiers d'Al Karia, à Salé. «A chaque fois que je venais ici je ne pouvais pas m'empêcher de contempler les vieux bidons d'huile en plastique coupés en deux ou encore les caisses de peinture que les habitants ont transformées en pots pour plantes afin d'orner la devanture de leurs maisons. Les habitants n'en pouvaient plus de supporter la pollution, ils avaient besoin et au plus vite d'une bouffée d'oxygène», confie Hayat Bouffarrachen, coordinatrice nationale et fondatrice de l'OMEF. C'est de là qu'est née l'idée du «quartier vert». L'OMEF y a concédé deux mois pour enfin arriver au but ultime : apporter de l'air pur aux quartiers d'Al Karia et aider les habitants à embellir les façades de leurs maisons. «Nous avons commencé par du porte-à-porte demandant aux ménages de participer à l'opération. L'idée, c'est d'arracher la population à une pollution consensuelle devant laquelle tout le monde s'avère impuissant et inciter aussi les habitants à adopter la propreté de l'entourage de leurs habitations», explique Hayat. Les premiers pas ont trouvé un écho favorable. Quatre quartiers du secteur 6, qualifiés par l'INDH de «points noirs», ont profité de l'opération. Un pot avec une belle plante a été offert à chaque maison. «Avec un pot devant chaque habitation, une jouissance s'est installée au sein de toute la population, à commencer par les femmes. Vous ne pouvez pas imaginer leur enthousiasme le jour de la distribution», indique la fondatrice de l'OMEF. Ce jour-là, dimanche 8 août, a été une véritable fête pour l'ensemble des quartiers. «Nous avons pu créer une complicité avec les citoyens moyennant des projets sociaux de proximité, financés par l'INDH, c'est pourquoi nous n'avons pas trouvé de difficulté à les faire adhérer à notre action. Quand la confiance est acquise, tout y est!», se félicite Hayat. Au total, 80 pots, à 40 dirhams l'unité, ont été achetés du complexe artisanal de l'Oulja, puis distribués. «Etant donné que nous n'avons pas de fonds de roulement pour cette opération, nous avons demandé aux bénéficiaires de nous aider s'ils en avaient les moyens. Mais ceux qui n'ont pas les moyens n'ont pas été exclus pour autant», tient à souligner Hayat rappelant que ces quartiers sont, en majorité, démunis. Après la verdure, vient la blancheur. L'OMEF a tenu à ce que tous les quartiers visés soient peints en blanc. Le choix de la couleur ne puise pas sa source du hasard : «Nous l'avons choisi en référence à la ville blanche, le surnom de Salé». Du blanc et du vert éclatants, les quartiers du secteur 6 n'ont rien à envier aux autres. «Avec peu de moyens et beaucoup de volonté, on arrive à apporter de la joie», affirme la coordinatrice nationale de l'Organisation. Et puisqu'il y a succès, pourquoi ne pas poursuivre l'aventure ? «Nous voulons généraliser ce projet à l'ensemble des quartiers. Pour cela, nous avons pris contact avec le Haut commissariat des eaux et forêts qui nous a tout de suite répondu favorablement. Il nous offrira des plantes», indique-t-elle. Quant aux fonds, c'est auprès de l'ambassade de Grande-Bretagne que l'OMEF est allée les chercher. Elle vient de se porter candidate à un appel à projet axé sur l'environnement. Si l'OMEF est retenue, l'ambassade financera la généralisation éventuelle de l'opération. Hayat pourra ainsi réaliser son rêve de la «ville blanche».