Hezbollah par le biais de son chef Sayed Hassan Nassrallah, affirme que l'assassinat de Rafic Hariri, l'ancien Premier ministre libanais serait l'oeuvre des Israéliens visant à semer la zizanie entre les différentes factions libanaises et le mentor syrien. Sur le papier, l'affaire est plausible et le sens de la justice israélien a maintes fois été mis à mal par les assassinats extra-judiciaires et extra-territoriaux qui émaillent l'histoire du Moyen-Orient depuis des décennies. Cette annonce arrive au moment où la mise en place d'un tribunal spécial pour faire la vérité sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre risque d'éclabousser certains membres du Hezbollah. Du coup, le leader du Hezbollah se lance dans une campagne de communication intensive en multipliant les conférences de presse et les promesses de révélations. Une chose est certaine. Pour que l'enquête soit jugée crédible, elle ne doit ignorer aucune piste, a fortiori si des faisceaux permettent d'orienter les soupçons vers telle ou telle partie. Malheureusement, la vérité ne sera certainement jamais connue et on peut passer des années à rejeter la faute sur les uns ou sur les autres, à se plaindre que la justice ait été rendue de manière partiale ou biaisée. A un moment ou à un autre, il faudra pourtant que tous les protagonistes s'acceptent mutuellement et que la voix des armes cesse au profit du dialogue. A ce moment, il faudra orienter toutes les énergies vers la construction d'un espace de partage. Pour y arriver, l'implication des grandes puissances est indiscutable. Car ce sont elles les véritables coupables et les véritables responsables du chaos moyen-oriental. Par leur complaisance, par leurs petits calculs et par leur méconnaissance de l'Histoire. 60 ans d'efforts de guerres, de violences n'ont pas réussi à modeler la région conformément à la vision de quelques faucons. Où sont donc les politiques visionnaires, capables de prendre des décisions courageuses pour rendre au berceau du monde sa sérénité et sa quiétude?