Aujourd'hui on célèbre la «Journée nationale des MRE ». Nos Marocains résidents à l'étranger. Plusieurs villes y vont de leurs petites cérémonies pour remettre les MRE au centre de l'attention locale, à moins que ce ne soit pour rappeler à ces derniers les liens avec leur pays d'origine ? Les chiffres sont là. Près des deux tiers de nos concitoyens nés et/ou résidant ailleurs ont opté pour la nationalité de leur pays de résidence. Ce chiffre est important, parce qu'il illustre la faculté d'intégration de ces Marocains des deux rives. Leur choix de se fondre dans leur pays d'adoption tout en sauvegardant leur culture de naissance et leurs traditions est révélateur de leur identité multiple. Ils sont une chance, à la fois pour leur pays d'origine et pour leur pays de choix. Ils sont un pont entre nous et le reste du monde et doivent être considérés comme nos ambassadeurs aux quatre coins du monde. Pour que la mécanique tienne, il faut que leurs droits, que leur identité, soient respectés où qu'ils aillent. Depuis le début des années 70, le profil sociologique de nos émigrés a largement changé. A la croisée de plusieurs feux, ils doivent faire face à la montée de la xénophobie caractéristique de toutes les crises économiques et en même temps être perçus par nous comme des Marocains à part entière, avec une représentation parlementaire par exemple, qui leur permettrait de revendiquer leur place dans la société marocaine tout comme ils pourraient utiliser ce canal pour peser sur leurs représentants chaque fois qu'il font l'objet d'une discrimination, ici ou ailleurs. Pour qu'ils remplissent leur mission d'ambassadeurs et pour qu'ils maintiennent leurs attaches avec le Maroc, il faut qu'ils se retrouvent dans l'équation géopolitique mondiale. Sinon, les liens qui les unissent à leurs ancêtres pourraient se distendre.