Tarte à la crème ou sujet de première importance ? Fatima souffre d'une intoxication alimentaire, c'est la faute aux changements climatiques selon le médecin. Mahjoub est arrivé avec quinze jours de retard de sa Suède natale, encore la faute au changement climatique qui a cloué les avions au sol. Sécheresse en Russie, pluies torrentielles au Canada qui créent un déficit dans la production mondiale de blé, Pakistan, Afghanistan et Chine qui se noient sous des trombes d'eau, les faits ne manquent pas pour souligner l'urgence dans laquelle nous nous trouvons. Mais concrètement, quelles sont les mesures prises ? Une conférence est prévue à Cancun, au Mexique, en décembre prochain mais personne ne croit qu'on y adoptera un traité post-Kyoto. Il faut dire que la conférence de Copenhague en décembre dernier a alimenté plus de frustrations que d'espoirs. Il faut également souligner que faute d'une véritable locomotive, aucun des pays émergents ne jouera le jeu. Les Etats-Unis ne pourront pas s'engager sur un plan d'action dans la configuration actuelle du Sénat et du Congrès. Les élus sont trop tributaires des groupes d'influence qui les financent et tant pis pour l'intérêt général. Tant que cette situation perdurera, il sera inutile de compter sur l'abnégation de la Chine, de l'Inde ou du Brésil. L'urgence réside dans la fenêtre de temps dont nous disposons. Si jamais nous connaissions une augmentation de deux degrés, nous aurions franchi un point de non retour qui demanderait des efforts quasi impossibles pour juguler la spirale avec ce qu'elle entraînerait de déplacements de populations et de problèmes de tous genres. Nous sommes face à un problème réel, qui concerne l'ensemble de la planète et qui nécessite une coordination globale, comme le terrorisme, mais moins vendeur pour les politiciens. Il faut donc trouver le levier qui motiverait tout le monde pour que cette priorité ne reste pas au stade de l'annonce.