Le Maroc projette une holding pour harmoniser l'action de treize banques et fonds publics majeurs    Laboratoires Afric-Phar. Anas Sefrioui place ses hommes    Le groupe de la famille Badaa s'offre deux centrales solaires de toiture    La mort de Naïma Samih «est une perte pour la scène artistique nationale», dit le souverain chérifien    La femme marocaine : Pilier de la société et bâtisseuse de l'avenir en cette Journée internationale    L'Algérie entre les pièges de l'armée et les séductions de Washington... Les ressources du pays sur la table des négociations    Naïma Samih... Une icône de la chanson marocaine s'en va, mais sa voix reste gravée dans la mémoire des générations    Funérailles à Benslimane de la chanteuse Naïma Samih    Le Roi loue les mérites et les nobles qualités de feue Naïma Samih    Tourisme. Le Maroc séduit les motards du monde entier à Rome    Real: Brahim Diaz élu joueur du mois de février    UEFA: Hakimi sur le podium des joueurs le plus rapides de la LDC    Liga: Barça - Osasuna de ce soir reporté    FRMB : les candidatures pour la présidence sont lancées    Maroc : 83 condamnations à mort en 2023, un chiffre en baisse    Interview avec Malika Lehyan : «Les progrès des femmes sont indéniables, mais il reste du chemin à parcourir»    L'aéroport Marrakech Menara optimise ses contrôles d'entrée    Donald Trump nomme Duke Buchan III, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc,    Michel Onfray désavoue la politique permissive d'Emmanuel Macron à l'égard de l'Algérie et qui menace la sécurité intérieure française    Tensions lors de la marche du 8 mars à Paris    Saisie d'une tonne et 57 kilogrammes de résine de cannabis à Nador et arrestation de six suspects    Rabat : convention pour la mise en œuvre du programme national de formation des enfants au numérique et à l'IA    ONU Tourisme: «Le Maroc s'impose comme une destination de choix pour les investisseurs»    Interview avec Khadija Ezzoumi : « Malgré les succès notables, des obstacles majeurs persistent »    L'Université Chouaïb Doukkali commémore l'épopée de la libération et de l'unité nationale    Interview avec Fawzia Talout Meknassi : « Les Marocaines ont gagné leurs droits politiques et civils à travers différentes étapes historiques »    Naïma Samih, l'icone de la chanson marocaine, est décédée    Le PJD réclame l'application de la loi 104.12 après avoir libéralisé les prix et laminé le pouvoir d'achat des Marocains    Le ministre des Affaires étrangères chinois : La Chine cherche à apporter des éléments de certitude à un monde rempli d'incertitudes    UM6SS: Ouverture prochaine de deux nouveaux campus à Marrakech et Agadir    La DGM lance des alertes de niveaux rouge et orange    Le Maroc désigné à l'unanimité pour abriter le siège du bureau régional Afrique de la Conférence de La Haye    Loubna Ghaleb, membre du directoire du Groupe Tanger Med, reçoit le 10e prix annuel du «Gender Leadership Award» de la Banque Mondiale    Le Conseil de la ville de Casablanca dément toute intention de vendre le Complexe Mohammed V    Tanger-Tétouan-Al Hoceima : 1,26 milliard de dirhams pour moderniser le secteur agricole    Achraf Hakimi est le deuxième joueur le plus rapide de la Ligue des champions    Présidence du Ministère public : appel au développement du réseautage informatique entre les secteurs impliqués dans la justice pénale    Duke Buchan III nommé ambassadeur des Etats-Unis au Maroc    Corée : le président suspendu Yoon Suk Yeol remis en liberté    La chanteuse marocaine Naïma Samih s'éteint, laissant un héritage musical intemporel    Décès de Naïma Samih : Le Maroc perd une icône de la chanson    La Maison Blanche crée un groupe de travail en charge du Mondial 2026    Naïma Samih est décédée : retour sur la vie et la carrière de l'icône de la chanson marocaine    Apertura excepcional de las fronteras marroquí-argelinas    Tindouf : Un opposant au Maroc demande de retourner au Sahara    Ukraine: Donald Trump n'écarte pas des "sanctions" contre la Russie en vue d'un accord de paix    «En caso de elecciones libres, el Polisario no obtendría ni el 10% de los votos»    Maroc : 5 romans de Rachid Benzine regroupés dans un coffret    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tony Gatlif «Mon prix était celui de tous les métèques de France»
Publié dans Le Soir Echos le 05 - 07 - 2010

Un destin pas toujours tendre, passé entre les allées sinueuses de la casbah d'Alger aux maisons de redressement en France, aurait pu finir d'achever l'agneau encore tendre, dans la primeur de la jeunesse en loup sanglant… Fruit des amours d'une mère gitane et d'un père kabyle, le cinéaste Tony Gatllif, né en Algérie, qu'il a fuie à l'âge de quatorze ans pour échapper à un mariage arrangé, défend depuis les années 80 la cause des Tziganes, leur culture, leur musique à travers son regard sans complaisance, à l'état brut, dans la spirale d'un mouvement incessant et libre. De son vrai nom, Michel Dahmani, gitan algérien devenu auteur-cinéaste, a débuté l'écriture de ses premiers scénarios, sur une petite machine à écrire. Des scénarios embryonnaires qui présageaient la force de patte d'un grand derrière  une envie de cinéma jamais démentie, doublée de la volonté de vérité : en signant «Liberté», il démontre une nouvelle fois, qu'il n'a pas renié ses convictions premières.
Cet opus, sans doute le plus militant et le plus bouleversant résulte d'un cheminement, mûri, abouti, à l'issue de vingt ans de réflexion et d'enquêtes. Tony Gatlif lève le voile sur le sort des Gitans durant l'occupation allemande en France. Et porte ainsi la reconnaissance de ce peuple au vu et au su de tous.
Déjà en 1983, il réalisait, «Les Princes», long-métrage où il s'attachait à montrer son peuple sédentarisé en banlieue parisienne. L'œuvre avait séduit la critique et marqué un tournant dans sa vie de cinéaste, il mettait ensuite en image «Gadjo Dilo», «Vengo» ou encore «Swing», couverts d'une pluie de prix : Cannes, Berlin…
Le temps des origines arrive enfin en 2004, avec «Exils». Un jeune couple Zano (Romain Duris) et Naïma (Lubna Zabal) décide de traverser la France et l'Espagne afin de connaître la terre qu'ont dû fuir leurs parents. «Je voulais me pencher sur mes propres cicatrices. Il m'a fallu quarante-trois ans pour retourner sur la terre de mon enfance, l'Algérie : 7.000 kilomètres en avion, en train, en voiture, en bateau, à pied et 55.000 kilomètres de pellicules». Salué par le public et la profession, «Exils», est récompensé par le Prix de la mise en scène 2004 à Cannes. L'homme alors âgé de 56 ans lâche sans ambages : «Lorsque j'ai été récompensé, je me suis dit que ce prix était celui de tous les métèques de France, notamment ceux du cinéma qui essaient de réaliser leurs films !» Et de poursuivre, qu'il n'a pas été facile de remettre le pied sur le sol natal, car «le pays vous oublie. Quand un émigré est de retour, il n'est plus le frère mais l'étranger, c'est douloureux».
Ce démiurge du septième art continue de croire aux vertus de l'art, des êtres, de la musique. Si les manuels scolaires français n'évoqueront jamais l'histoire des Gitans au cours de la Seconde guerre mondiale, les séquences de «Liberté» ont indéniablement un goût d'enfance, un goût d'actualité, dans la France du XXIe siècle qui pourchasse les sans-papiers et leurs enfants. Comment ne pas penser à ces gamins, qui redoutent d'aller à l'école, par crainte de se faire expulser ? Comme  les Tsiganes traqués par la police de Vichy et de la Gestapo dans la France de la Seconde guerre mondiale… Il y a  des éclats de vérité dans le cinéma de Tony Gatlif. Et une mauvaise histoire qui n'en finit pas de se répéter…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.