Déjà finie ! Malheureusement, la Fashion Week, n'aura duré que trois jours, du 7 au 8 mai. À peine le temps de mettre l'eau à la bouche aux amateurs de belles étoffes, que mannequins, strasses, talons aiguilles, grosses mailles de jute et superbes soieries avaient déjà quitté le podium. Ainsi, après de longues minutes d'attente, à la sortie de ce «FestiMode Casablanca 2010», les invités ravis du spectacle regrettent quand même que le temps du défilé n'ait pas dépassé une heure. Et pour cause, que ce soit du côté des jeunes débutants ou de celui des créateurs confirmés, aucun des stylistes de cette nouvelle édition n'aura fait l'économie de son talent. Les organisateurs, qui avaient promis pour cette année de l'innovation, de l'originalité et de la créativité, peuvent être fiers d'avoir tenu leur promesse. De long en large C'est sur ce thème qu'a été organisé, vendredi soir, le défilé des jeunes talents, réunissant cinq stylistes marocains et cinq élèves du prestigieux atelier parisien Chardon Savard. Du glamour féminin au charisme masculin, Yamane Aladgham, Mehdi Kessouane, Meriem Bennani, Alexia Callens, Faissal El-Malak, Ghita Laskrouif, Mathilde Laluque, Hakuyo Miya, Florian Roth et Ahmed Taoufiki ont tout simplement tenté de réinventer le vêtement. Une tentative réussie Pas tout à fait prêt à être porté et pas encore haut de couture, le tissu devient, à force de plissures, de taillage ou de «patchworkage», une parure du corps. Mettant en scène les courbes et stylisant les silhouettes, cette dizaine de stylistes aura tantôt fait dans l'urbain et le sophistiqué, tantôt dans le carrément avant-gardiste ou totalement vintage. Que l'on aime ou pas, que l'on s'imagine dedans ou que l'on trouve cela totalement immettable, une chose est sûre, du style, il y en avait... de long en large. Place aux pros Décidément, l'église du Sacré-Cœur en aura vu de toutes les couleurs durant cette nouvelle édition de Festimode. Et ce n'est pas le défilé «Dress Code», consacré à quatre créateurs marocains confirmés, qui en aura manqué. Des couleurs, il y en avait donc pour tous les goûts, mais des matières également. Ainsi, si Saïd Mahrouf a su trouver la combinaison idéale pour habiller la femme avec élégance, mêlant plis et plissures aux courbes féminines et à la fluidité de l'étoffe, Amel Bouazizi, elle, aura fait voyager ces dames à travers plusieurs univers différents. Qu'elle soit aventurière ou manager, la femme de Bouazizi a du caractère. Elégante et totalement dans son temps, c'est d'un pas ferme et décidé qu'elle avance sur le podium. Les hommes pour leur part, ne seront pas en reste, grâce à la collection plus hivernale qu'estivale de Hisham Oumlil. En effet, bien enveloppé, l'homme oumlilien se réconcilie avec le nœud papillon, cintre son costume à la taille et porte son trois-quart comme une seconde peau. Finalement, c'est de toile de jute que Noureddine Amir, clôturera cette marche de la mode. Le créateur du show room Villa Amir à Marrakech en 2009 s'écrira «Jute habille !» aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Un défilé qui aura connu une pluie d'applaudissements et une rafale de compliments, malgré les gargouillements des spectateurs restés sur leur faim.