Une confiance prudente. C'est l'état d'esprit avec lequel les ménages marocains ont entamé l'année 2011 qui a démarré sous de bons auspices en raison de certaines perspectives pouvant s'annoncer comme «assez prometteuses». C'est ce qui ressort de l'Indice de confiance des ménages (ICM), pour le premier trimestre, fraîchement publié par le Haut commissariat au plan (HCP). Cet indicateur, calculé sur la base de l'enquête de conjoncture auprès des ménages, que réalise régulièrement le HCP, vise à suivre l'évolution, dans le temps, du niveau de confiance des ménages ainsi que celle de leur perception de leur situation personnelle et de l'environnement socioéconomique global intégrant particulièrement les aspects liés au niveau de vie, à l'emploi ou à la situation des prix. Ainsi, au cours du premier trimestre 2011, l'ICM a connu une relative hausse de 3,7 points par rapport au dernier trimestre de l'année précédente. S'établissant à 78,4% sur une échelle de 0 à 200, il reste toutefois inférieur à son niveau de la même période en 2010, où les ménages marocains ont entamé l'année avec un ICM culminant à 80,1 points. Inquiétudes à l'horizon La situation pourrait sembler paradoxale. Alors que les ménages marocains semblent plutôt optimistes quant à une sensible amélioration des perspectives pour le reste de l'année, notamment l'amélioration du niveau de vie en général, leur capacité à épargner ne suit pas la tendance. Ils sont, pourtant, plus nombreux à considérer le moment opportun pour faire des achats de biens durables, et les opinions exprimées par rapport à l'état de la situation financière ont relativement connu une légère hausse, mais les ménages marocains restent, selon le HCP, «globalement pessimistes quant à leur capacité à épargner dans les mois à venir». En cause, peut-être, le sentiment quasi généralisé sur une probable augmentation des produits alimentaires. Les opinions recueillies par les experts du HCP présagent en effet une anticipation, par les ménages, d'une hausse des produits de première nécessité et beaucoup estiment même que celle-ci se poursuivra sur le reste de l'année. Les ménages marocains ont également manifesté une opinion moins pessimiste sur les perspectives d'évolution du niveau de chômage et sont plus nombreux à exprimer une certaine amélioration de leur situation financière, comparée à leur situation passée. Un contexte assez contrastant à l'évidence, mais étroitement lié à l'absence de lisibilité qu'offre la situation nationale actuelle qui peut changer au rythme des aléas socioéconomiques et même politiques. Si 2011 a relativement commencé dans un état d'esprit plutôt confiant, il est fort à craindre qu'elle ne finisse, à l'image de 2010, avec un niveau de confiance moins élevé. La mauvaise nouvelle concernant l'épargne traduit, en effet, la faiblesse toujours ambiante du pouvoir d'achat des ménages et pourra se répercuter sur l'économie nationale, à moins que l'augmentation du niveau de consommation intérieur des ménages ne devienne encore plus significative. À noter que l'Indice de confiance des ménages est calculé sur la base de sept indicateurs, dont quatre relatifs à la situation générale et trois à la situation propre du ménage.