Ammane Moubarak est un lauréat de l'Ecole supérieure des beaux-arts de Casablanca. C'est un féru des matériaux mixtes. L'artiste met en scène des espaces théâtraux organisés par l'alchimie des tons telluriques. «Tout en exploitant la mémoire de la terre avec certitude et adresse, en captant les traces des êtres et des choses via la magie visuelle de la glyptique», comme l'introduit un critique d'art tout aussi connu, Abdellah Cheikh. Le peintre expose ses œuvres jusqu'au 30 de ce mois , avec le vernissage en prime aujourd'hui mercredi, au hall de l'Institut français d'Agadir. A travers «Traces de vie», l'artiste plasticien nous présente un univers très contemporain où il questionne les gravures rupestres. Les quelques traces et dessins découverts sur les murs des grottes et sur les pierres ou encore les objets anciens nourrissent et stimulent son imagination pour reconstituer des scènes et des ambiances de vie. Des formes humaines y côtoient des formes animales : chasse, pêche, cérémonies rituelles, ambiances de vie sont autant de témoignages et d'enseignements sur l'histoire d'un autre temps. Moubarak construit des espaces géométriques fragmentés d'une grande liberté plastique. Les couleurs qu'il utilise semblent échapper à un choix préétabli et se fondre dans la toile. La peinture de Moubarak dégage beaucoup de poésie, elle évoque une attention, un hommage à ces artistes préhistoriques. «Je m'intéresse depuis des années à la Mémoire, aux traces de l'Homme qui nous rappellent son passage, son histoire, sa vie. Comment nos ancêtres vivaient-ils ? L'Histoire n'explique pas tout. C'est là que commence ma recherche», se dit notre artiste.