La princesse Lalla Salma, présidente de l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer (ALSC), a présidé, hier à Skhirat, le lancement officiel du Plan national de prévention et de contrôle du cancer (PNPCC) en présence de tous les acteurs concernés par la problématique de dépistage et de soins relatifs à cette maladie. Ce plan est le fruit d'une collaboration entre l'ALCS, le ministère de la Santé et des organismes aussi bien nationaux qu'internationaux. Le PNPCC vise à offrir des soins de qualité accessibles à travers l'ensemble du Royaume et l'amélioration de la lutte contre le cancer dans les années à venir, qui doit devenir un enjeu majeur pour les différents acteurs de la santé dédiés à ce fléau. Il prévoit aussi que toutes ces entités doivent s'unir et collaborer autour d'un objectif commun, celui de réduire la morbidité et la mortalité dues au cancer. Rationnaliser les ressources L'élaboration et l'exécution du Plan national de prévention et de contrôle du cancer permettra une utilisation plus rationnelle et plus efficace des ressources existantes afin d'atteindre les objectifs fixés. Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), on estime à 40.000 le nombre de nouveaux cas chaque année au Maroc, dont plus de 1.000 enfants. Le projet se décline en quatre types d'activités principales : la collecte des données démographiques, épidémiologiques et économiques, l'établissement de l'état des lieux, l'élaboration de la stratégie d'action dans chacun des domaines d'intervention du Plan, et enfin la proposition d'outils nécessaires pour le suivi et l'évaluation des résultats du plan. Vu autrement Pour la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, le Plan national de prévention et de contrôle du cancer décline l'approche la plus opérationnelle et la plus efficace dans la lutte contre ce fléau. «Le PNPCC constitue une réponse ambitieuse, réaliste, rationnelle et participative visant à renforcer la prévention et assurer des soins de qualité accessibles aux couches démunies et la prise en charge des maladies de longue durée, en particulier le cancer qui s'inscrit en tant que priorité dans le plan d'action du ministère de la Santé (2008-2012)», souligne la ministre de la Santé. L'objectif du PNPCC, poursuit Baddou, «est de réduire la morbidité et la mortalité et d'améliorer la qualité de vie des patients et de leurs proches, soulignant à cet égard que la prévention représente une approche prometteuse en matière de santé publique et la réponse la plus efficace pour réduire de 40% la prévalence du cancer». Sur tous les fronts L'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer est une association d'utilité publique, à but non lucratif. Son intervention porte sur l'aide aux malades et à leurs familles, l'amélioration de la qualité de vie des citoyens atteints de cancer et celle de leurs proches, l'information et la prévention, le soutien au corps médical et la recherche clinique et opérationnelle, l'aide et l'assistance à la création de centres d'oncologie et à leur équipement. Ce que prévoit le PNPCC Par I.A La réalisation de ce plan national a nécessité deux années de travail et de collaboration entre les différents acteurs de lutte contre le cancer avec la participation de plusieurs spécialistes nationaux et internationaux. Le PNPCC, qui repose sur quatre axes stratégiques, est composé de 78 mesures allant de la prévention, la détection précoce et la prise en charge diagnostique et thérapeutique, aux soins palliatifs. Ce plan prévoit notamment la mise en place de programmes de prévention, en particulier dans le domaine de lutte contre le tabac, la promotion de la vie saine et la réduction des risques de comportement. Il a aussi pour objectif la mise en place de programme de détection précoce des cancers du sein et du col à travers tout le Royaume, en réalisant plus de 30 centres de détection. Le PNPCC permet, en outre, d'établir une carte sanitaire spécifique au cancer et de garantir l'accès aux soins à tous les patients, et ce par l'extension des centres et le développement des centres d'oncologie existants, ainsi que par la création de quatre nouveaux centres régionaux d'oncologie à Safi, Laâyoune, Meknès et Tanger. Il s'agit également de la création de deux centres spécialisés d'oncologie gynécologique à Rabat et à Casablanca et de deux centres d'oncologie pédiatrique à Fès et Marrakech, outre la mise en place d'unités de soins palliatifs dans les différents hôpitaux provinciaux. Ce plan, qui s'étale sur une période de dix ans, nécessite un budget global estimé à 8 milliards de dirhams.