Promouvoir l'art et le développement, tel est le dessein du festival international des arts visuels qui fête déjà ses 17 ans d'existence. La manifestation qui a débuté lundi 15 mars réunira une centaine d'artistes du monde autour d'ateliers, de colloques, d'expositions et de workshops jusqu'au 20 mars. Des Marocains et d'autres venus de divers pays tels la Tunisie, la Syrie, la Palestine, la France, l'Espagne, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Canada et la Roumanie se prêteront au jeu des images sur le thème Les frontières. L'objectif étant de diffuser les œuvres des artistes en confrontant les styles, les époques et les groupes. C'est en effet l'une des manifestations artistiques d'envergure tant par le public qu'elle touche que par les lieux qu'elle investit à Casablanca : de la faculté des lettres de Ben M'sik, initiatrice du festival, à l'école IHB Art média, en passant par l'institut Cervantès, les abattoirs, le complexe culturel Moulay Rachid ou encore le privé Seamen's club. Narratif, vivant, alliant performance, animation et musique, tel était le spectacle d'ouverture qui a investi le complexe Moulay Rachid. Pour la première fois en terre d'Afrique, «The Sancho Plan», le collectif britannique d'artistes, est à l'origine de ce procédé innovant qui consiste à explorer sur scène l'interaction en temps réel entre la musique et la vidéo, grâce à une variété d'instruments et d'interfaces qu'ils manipulent sur scène. Il y a là une puissance narrative inconnue, à la croisée de la marionnette, de la musique live et du cinéma d'animation. Tout ce qui se rapporte à la vidéo Festival jeune et dynamique, animé autant par la passion de ses fondateurs que par celle des artistes participants, le FIAV est définitivement tourné vers la création numérique contemporaine, langage audiovisuel dont les auteurs expérimentent tous les champs du possible. Trois projections se suivront à compter d'aujourd'hui et ce, jusqu'au vendredi à l'institut Cervantès, représentant respectivement les travaux des universités Laval (Montréal) et CLUJ, l'institut Sandberg (Roumanie, Pays-Bas) et l'école des beaux-arts d'Offenbach (Allemagne). Côté performance, «So moi» de Norbert et Nicole Corsino de France. Les deux chorégraphes et chercheurs canadiens intéressés par la cinétique du corps et des paysages, ont exploré leurs travaux sur les territoires aux abattoirs de Casablanca. Dans la profusion de sons et d'images qui entourent l'événement, deux workshops qui, commencés hier, se maintiendront jusqu'à la clôture du festival et auront pour noble objet : introduction à la spatialisation sonore, techniques de la vidéo expérimentale, vidéo one minute, montage vidéo parallèle et film documentaire. L'ensemble aura lieu de 9h à midi, à la faculté des lettres de Ben M'sik. Deux autres workshops, l'un traitant du clip vidéo et l'autre de «Performance», auront lieu respectivement à l'IHB Art Media de Casablanca et à l'institut Cervantès, prévus jusqu'au dernier jour du FIAV. Par ailleurs, les organisateurs sont déjà fixés pour l'édition prochaine qu'ils annoncent sous les couleurs de l'environnement. «None is more» Depuis hier et jusqu'au 19 mars, date à laquelle l'institut Cervantès accompagne la tenue du FIAV, «la salle des actes» accueillera «None is more» de Francis Naranjo (1961, Gran Canaria). C'est l'un des artistes canariens à plus forte projection internationale. Son œuvre traite de sujets concernant la société dans l'ère de l'information, en remettant en cause l'utilisation des nouvelles technologies sur le plan global. L'exposition réalise un parcours à travers différents travaux de sa dernière production où l'axe central est le support vidéo. Acto Frívolo, El Poeta Tuerto et Smile sont des pièces en format vidéo. Whiteout, Vórtice ou My Name is Nothing appartiennent, elles, au concept de la postproduction, où la vidéo est utilisée comme format lié au monde des services et du recyclage pour générer des pièces objectales.