Faciliter le dialogue international autour de la thématique de l'énergie, tel sera le principal objectif d'une norme sur laquelle se penchent depuis quelque temps les experts de l'Organisation internationale de normalisation (ISO). Il s'agit, précisément, d'une norme internationale qui harmonisera la terminologie de l'efficacité énergétique et des sources d'énergies renouvelables. Un comité de projet mixte a déjà été mis en place dans ce sens par l'Organisation internationale de normalisation (ISO), et la Commission électrotechnique internationale (CEI). Dénommé ISO/CEI CPM 2, il est en effet chargé de l'élaboration d'une future norme qui constituera «une aide pour les systèmes de mesure, le calcul et les méthodes d'estimation, les méthodologies et les meilleures pratiques, nécessaires aux décideurs politiques, à l'industrie, aux rédacteurs de normes» et à de nombreuses autres parties intéressées par le domaine, précise-t-on sur le site d'ISO. D'après la même source, 40 pays sont actuellement concernés par ce projet, en tant que membres participants et observateurs, dont huit ont pris une part active à la première réunion plénière de l'ISO/CEI CPM 2, en janvier dernier. Le secrétariat de ce comité est détenu par l'organisme certificateur Afnor (membre de l'ISO pour la France). «Il est clair aujourd'hui que l'efficacité énergétique et le besoin d'énergies renouvelables sont au premier rang des priorités politiques dans le monde. Ces aspects sont importants pour assurer la sécurité énergétique, mais aussi pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en appuyant les objectifs du développement économique», explique Hervé Lefebvre, président de l'ISO/CEI CPM 2. Un document d'information d'ISO indique par ailleurs que la future norme favorisera surtout «l'élaboration de règlements nationaux et régionaux, la clarification des relations entre fournisseurs et clients (achats, contrats, services), ainsi que la coordination entre les différents comités techniques de normalisation actifs sur des sujets connexes». Toutefois, toujours en termes d'énergie, ISO ne veut pas se limiter à cela. Un autre aspect de la question, la bioénergie, constituera aussi un des grands chantiers de travail de l'organisme international. L'énergie verte ne sera pas en reste Elle se nommera ISO 13065 et sera destinée à la certification basée sur des aspects du développement durable liés aux bioénergies. La norme sera élaborée par un autre comité de projet, l'ISO/CP 248, regroupant des experts techniques internationaux et les spécialistes des meilleures pratiques dans le domaine. Le but sera notamment «d'examiner les aspects sociaux, économiques et environnementaux de la production, de la chaîne d'approvisionnement et de l'utilisation des bioénergies», précise-t-on sur un document d'ISO. Le comité sera également chargé d'établir des critères pour prévenir les externalités sociales ou environnementales négatives des bioénergies. La question ne réunira par contre qu'une trentaine de pays, contrairement à la future norme sur l'efficacité énergétique. Cela se comprend facilement du moment que les bioénergies demeurent en grande partie investies par quelques pays du Nord et en développement, à l'image de la Chine et des Etats-Unis. «L'ISO 13065 sera un outil clé pour aider les gouvernements à atteindre leurs objectifs en matière de carburants alternatifs», nous explique Lilia Kriaa Lahlou, directrice générale adjointe d'Afaq Afnor Maroc. Reste à espérer à présent que ce business de la certification puisse être un véritable levier de développement de l'énergie propre dans les années à venir. «Le Maroc accuse encore du retard» Les Echos : Au Maroc, on remarque que seules les grandes entreprises se certifient «environnement». Est-ce encore un luxe ? Lilia K. Lahlou : En effet, le nombre d'entreprises certifiées ISO 14001 n'est pas important. Le Maroc accuse un retard dans la certification environnementale par rapport à d'autres pays comme la Tunisie. Néanmoins cette dernière année nous avons pu enregistrer une augmentation de 20% en nombre de certificats. Cette augmentation concerne surtout les PME. Il existe des financements pour les PME pour les aider dans cette démarche. Par contre, la protection de l'environnement ne peut en aucun cas être considérée comme un luxe. Je dirais plutôt que c'est le devoir de toute entreprise de minimiser ses impacts sur l'environnement et de le protéger. Le coût élevé des investissements pour se faire certifier «environnement» y est-il pour quelque chose ? La certification ISO 14001 n'est que «la cerise sur le gâteau». Le plus gros est la mise en place d'un système de management environnemental. C'est la mise à niveau des infrastructures qui demande, dans certains cas, des investissements importants et la formation et sensibilisation de l'ensemble du personnel aux principes du management environnemental. Le prix de la certification ISO 14001 est le même qu'une certification qualité. Comment déterminez-vous le devis de chaque prestation ISO 14000 ? Le calcul du coût est en relation directe avec le nombre de jours d'audit. Ce nombre est régi par la norme d'accréditation des organismes de certification. L'effectif de l'entreprise, des sites concernés par la certification, de l'activité, du nombre de postes,... ce sont tous des paramètres qui nous permettent, en les intégrant dans la grille, de calculer le nombre de jours pour l'audit initial. Ce dernier est suivi tous les 12 mois par un audit de surveillance, 1/3 plus court que l'audit initial. Un contrat de certification a une durée de 3 ans. A la fin de ces 3 années, on passe à l'audit de renouvellement de la certification. Le processus est le même que celui de la certification ISO 9001.