L'économie marocaine devrait afficher en 2010 une croissance de l'ordre de 3,2%, selon un dernier rapport du Centre marocain de conjoncture (CMC). Notre économie reconduirait ainsi les premiers pronostics de croissance établis par le Centre, il y a de cela un an environ. Selon l'analyse du CMC, ce taux de croissance en volume constituerait une performance (en tenant compte du fait que 2010 succède à un exercice où la campagne agricole a été exceptionnelle avec 102 millions de quintaux de céréales). «Même si l'année 2010 est bien arrosée, elle n'atteindrait pas les 100 millions de quintaux», nuance le Centre. Selon lui, déjà, les superficies emblavées et dédiées aux céréales en 2010 ont régressé d'environ 8% par rapport à l'année précédente. Les inondations qui ont affecté l'arboriculture, les cultures maraîchères et industrielles vont certainement provoquer un ralentissement de l'expansion du secteur, avance-t-on. L'évolution de la valeur ajoutée du secteur agricole devrait connaître, d'après les prévisions du Centre, une baisse d'environ 4,3% en termes réels.Pour rappel, le Haut commissariat au plan, lui, table sur un taux de croissance de 4,1% en 2010. Pour expliquer ce retour «précoce» sur ces prévisions de la croissance de l'économie marocaine pour l'année en cours, le CMC indique que c'est dû au passage au vert récent des indices précurseurs de la conjoncture internationale et l'annonce anticipée de la fin de la crise de la part du FMI. «La révision à la hausse du taux de croissance de l'économie marocaine par les principaux départements et observatoires de la conjoncture a aussi poussé le Centre à revisiter si tôt ses premières prévisions pour l'année 2010», font remarquer les rédacteurs du rapport. Décrispation du climat des affaires Les appréciations des opérateurs privés émanant des dernières enquêtes de conjoncture montrent que le climat des affaires quelque peu crispé l'année écoulée est en train de s'éclaircir et qu'un regain d'activité est de retour dans la plupart des branches. Le CMC prévoit ainsi un retour du secteur des industries manufacturières et du secteur des services à la dynamique tendancielle des années d'avant la crise. Ainsi, et à la faveur du redressement remarquable de la demande extérieure et du dynamisme conjoncturel des activités internes, l'évolution en volume de la valeur ajoutée du secteur industriel serait portée à 3,6%, selon les prévisions du Centre.Quant au secteur minier, qui a connu des déboires en 2009, il devrait reprendre la trajectoire ascendante, en enregistrant une évolution positive d'environ 2,5%. Le secteur du bâtiment et des travaux publics, une des activités motrices de l'économie durant ces dernières années, devrait connaître un certain tassement en 2010. Sa valeur ajoutée progresserait à un rythme moindre, de l'ordre de 5,6%. En ce début d'année, les ventes de ciment ont accusé un ralentissement notable. Soutenu par les bons comportements des activités secondaires, le léger mieux constaté au niveau de la demande intérieure et le relèvement de la croissance mondiale, le secteur des services présenterait en 2010 un profil plus qu'encourageant. La valeur ajoutée en termes réels des services marchands et non marchands devrait afficher une croissance de l'ordre de 4,6%.