Vitale pour l'économie nationale, la croissance des valeurs bancaires l'est également pour le marché boursier. À ce titre, les six établissements cotés sur le marché principal s'en sortent avec des performances mitigées au terme de l'exercice 2010. D'un côté, l'on retrouve BCP, BMCE et CIH dont les bénéfices ont clôturé l'année sur des taux de croissance importants. D'un autre côté, Crédit du Maroc est la seule banque dont les résultats ressortent en baisse, malgré de bonnes réalisations commerciales. Entre les deux, on retrouve Attijariwafa bank et BMCI, dont les performances limitées, certes, restent cependant honorables. Dans ce sens, il y a lieu de souligner que, contrairement aux exercices précédents, les bénéfices de CIH affichent le meilleur taux de croissance, soit 134% de plus qu'en 2009. Malgré l'impact de l'assainissement de son portefeuille, le CIH a en effet tiré profit de la déconsolidation des actifs hôteliers cédés récemment à la CDG et qui constituaient une importante source de pertes pour la banque. BMCE, quant à elle, a clôturé son exercice avec une hausse de 113% de sa capacité bénéficiaire, suite notamment à la non récurrence des provisions pour créances en souffrances comptabilisées en 2009. Par ailleurs, les bénéfices de BCP affichent une hausse de 67%, en raison de l'intégration en 2010 des bénéfices de la Banque populaire de Casablanca, entité récemment absorbée par la BCP. Cela dit, la comparaison des rendements offerts par les banques cotées positionne BCP et Attijariwafa bank en tête de liste avec des dividendes de 33% supérieurs à ceux de l'année précédente. En revanche, si BMCE, CIH et CDM ont choisi de maintenir le même rythme de distribution qu'en 2009 (respectivement 3DH, 6DH et 30 DH par action), BMCI, elle, a réduit de 50% le dividende à verser à ses actionnaires. Ce taux en chute est une conséquence de la hausse exceptionnelle des dividendes distribués en 2009. Les minières plus rentables que jamais Véritables stars de la cote en 2010, avec des cours boursiers inscrits en une forte tendance haussière, les valeurs minières donnent raison à la confiance que leur ont témoigné les investisseurs. Et pour cause, les trois valeurs du secteur, cotées sur le marché principal, à savoir Managem, CMT et SMI, ont non seulement fait croître leur capacité bénéficiaire, mais se sont également offert le luxe d'augmenter leurs dividendes au titre de l'année 2010. Managem, tête de file du secteur, a en effet renoué avec la distribution de bénéfices après s'en être privée pendant deux ans, en raison de résultats décevants. Au titre de l'année écoulée, Managem devrait donc distribuer 12 DH par action. En revanche, sa filiale SMI se distingue particulièrement en se positionnant comme l'une des sociétés du marché principal qui a le plus augmenté le rendement offert aux investisseurs. Et pour cause, le Conseil d'administration de SMI devrait proposer un dividende de 100 DH par action, au lieu de 60 DH. Par ailleurs, dans la même lignée des performances des dernières années, CMT se positionne comme l'une des introductions en Bourse les plus réussies, en augmentant une nouvelle fois son dividende, le faisant passer de 90 DH à 100 DH par action. Addoha met le turbo Sous le feu des projecteurs depuis leurs introductions en Bourse, les opérateurs immobiliers cotés à la tour de verre du boulevard des FAR s'en sont sortis avec des performances mitigées en 2010. D'abord, il faut souligner la distinction d'Addoha, qui est parvenue à rehausser ses bénéfices de 92%. Dans ce sillage, l'opérateur a décidé d'accorder 33% de dividende en plus à ses actionnaires, soit 2 DH par action au lieu des 1,5 DH versés au titre de l'année 2009. Cette hausse des dividendes est d'autant plus salutaire pour les actionnaires d'Addoha que le marché craignait sa dilution, suite à l'augmentation de capital intervenue en 2010 et qui s'est traduite par l'injection de nouveaux titres sur le marché. De son côté, Alliances Developpement poursuit son rythme de croissance des bénéfices, quoique moins soutenu qu'auparavant. Ainsi, le fleuron de la famille Lazraq a dégagé une capacité bénéficiaire en hausse de 16,5%, ce qui lui a permis de verser 8 DH par action, au lieu des 7 DH servis au titre de 2009 (soit une hausse de 14,3%). En revanche, CGI a fait l'exception du secteur, en affichant des bénéfices en baisse de 11%, influés par le rythme soutenu des investissements de l'opérateur. Pour l'heure, si le dividende à distribuer par la filiale de la CGI n'est pas encore connu, il n'est pas exclu que l'opérateur ait choisi de s'en passer, afin d'assurer un financement pour ses projets prévus courant 2011.