La validation définitive du contrat-programme prévue vers la mi-mars Le secteur des assurances est au cœur d'une réforme débouchant sur un contrat-programme liant l'Etat aux compagnies d'assurances. La Fédération nationale des agents et courtiers d'assurances au Maroc (FNACAM) est appelée à s'exprimer par rapport au contrat-programme encore en gestation, une fois la phase de syndication achevée. En effet, la dimension transversale de celui-ci fait interagir les professionnels du secteur des assurances avec pas moins de 9 ministères. Une rencontre tenue hier a abordé les différents effets structurants sur le secteur ainsi que sur les recommandations et amendements techniques proposés par la FNACAM. Une occasion pour lancer une réflexion avant la validation définitive du contrat-programme prévue vers la mi-mars. Une mise en œuvre progressive «C'est un contrat-programme ambitieux et ajustable d'une durée de cinq ans. Il concerne aussi bien les distributeurs que les compagnies d'assurances. C'est le résultat d'une étude réalisée par le cabinet Oliver Lehmann et Actuaria qui a débouché sur un nombre de lois et d'obligations pour restructurer le secteur», affirme Bachir Baddou, DG de la Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance (FMSAR). Le secteur des assurances représente pour 2009 des actifs estimés à 193 milliards de DH et l'emploi d'un total de 13.000 personnes entre emplois directs et indirects. Des chiffres qui passeraient du simple au double à l'horizon 2015 selon les estimations du cabinet Valiance. «Nous estimons le total des actifs à l'horizon 2015 à un chiffre de l'ordre de 400 milliards de DH», ajoute Bachir Baddou. C'est dire si «l'enjeu» en vaut la chandelle. Dans ce sens, la phase de syndication en cours devra apporter des mesures et ajouter des obligations dont la mise en œuvre s'étalera sur une période de 5 ans. L'impact de la réforme sur l'industrie marocaine, la mise à niveau des entreprises, la responsabilité civile dans les lieux publics, sont quelques-uns des points saillants toujours en discussion entre la F NACAM et les différents ministères. «L'obligation n'est pas suffisante, il faut mettre en place un volet de contrôle», commente Ali Benjelloun, DG de la FNACAM. Parmi les revendications portées par la fédération, il y a la suppression de l'assujettissement à la double imposition. «Un retour vers la normalité en somme et une meilleure convergence avec les pratiques d'usage au niveau international», précise Bachir Baddou. Un impératif pour permettre aux assureurs marocains de souffler financièrement dans un contexte mondial marqué par un stress des liquidités. La formation, une nécessité de premier ordre Le secteur des assurances va opérer une véritable mue faisant doubler ses actifs en l'espace de 5 ans. Les ressources humaines en activité dans le secteur sont de l'ordre de 5.000 emplois directs et 8.000 indirects, il en faudra quasiment le double à l'horizon 2015. Tout cela nécessitera des investissements en vivier humain qualifié, formation et développement des réseaux d'animation sans commune mesure avec les besoins d'hier. Ainsi, ce sont des besoins de l'ordre de 5.500 emplois directs additionnels dans les trois années à venir et plus de 600 courtiers devant entretenir l'animation de ces réseaux appelés à être développés dans toutes les régions du Maroc.La syndication que mènent les professionnels de la FNACAM avec le ministère de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur est à mettre dans ce cadre. Un challenge d'une importance capitale pour permettre au contrat-programme d'atteindre ses objectifs.