Une agence qui veillera à la sécurité sanitaire des produits alimentaires Un budget de 598 millions de DH pour l'exercice de 2010 S'il existe aujourd'hui une problématique dont le traitement devient un impératif, c'est bien celle relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires. Conscient des enjeux engendrés par la globalisation des échanges et des risques inhérents à celle-ci en matière de sécurité sanitaire et alimentaire, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes. D'où la création de l'Office national de la sécurité sanitaire et alimentaire (ONSSA). «Une agence dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière qui lui confèrent de facto une certaine liberté d'action», définit Hamid Benazzou, directeur général de l'ONSSA. Placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime et bénéficiant d'un vivier de 2.242 employés, l'ONSSA dispose d'un arsenal juridique de 37 lois et de 280 textes d'application afin de mener son action avec efficacité. En outre, la dimension régionale du nouvel Office se reflète grâce à un réseau national de 17 laboratoires d'analyses et de structures régionales et locales. Héritage de la fusion de la direction de l'Elevage et de la direction de la Prévention de la fraude, «l'ONSSA se présente aujourd'hui comme l'unique interlocuteur des professionnels», ajoute Benazzou. De multiples attributions Que ce soit pour le contrôle de la salubrité, le suivi ou l'homologation, l'agence est investie d'un rôle de régulateur dans le domaine de la sécurité sanitaire des produits alimentaires. En outre, l'ONSSA œuvrera à «maintenir un niveau de sensibilisation élevé devant pérenniser la démarche de l'autocontrôle auprès des industriels ou autres acteurs intervenant dans les produits alimentaires», affirme Hamid Benazzou. Les agréments, les autorisations sanitaires, le contrôle des pesticides ou la traçabilité des aliments et du cheptel national sont quelques-unes des attributions de l'ONSSA. Pour rappel, un budget de 598 millions de DH avait été alloué à l'agence pour l'exercice de 2010 à la suite de son premier conseil d'administration tenu le 11 décembre dernier. Tout semble donc verrouillé pour permettre à l'ONSSA d'être a la hauteur des missions qui lui incombent désormais. Une tache ardue et aucun droit à l'erreur vu la pilosité du sujet. Par ailleurs, notons qu'aujourd'hui, en conseil de gouvernement, devrait être examiné le projet de décret portant sur l'application de l'article 11 de la loi création de cet office. Cet article stipulant, lui-même, la mise à disposition des locaux relevant du ministère de l'Agriculture et nécessaires à l'accomplissement des missions de l'ONSSA au profit de ce dernier. Il s'agit aussi de transférer les attributions relevant des missions de l'office, jusqu'ici gérées par le ministère, à cette nouvelle structure. C'est dire que, dès à présent, les rênes de ce dossier sont bel et bien entre les mains de cet organe. Pesticides: Le risque santé ! Pour un peu, ce grand déploiement d'attributions de l'ONSSA nous l'aurait presque fait oublier, les pesticides obsolètes estimés à quelque 850 tonnes au Maroc sont une bombe à retardement. Aujourd'hui, ils sont stockés dans plus de 225 sites d'entreposage dans des conditions pour le moins critiquables. De plus, le Maroc importe annuellement jusqu'à 12.000 tonnes de pesticides à usage agricole. «Cela représente des risques néfastes pour l'homme, le cheptel et les réserves ornithologiques, sans oublier les perturbations de l'écosystème et de la biodiversité», affirme Ahmed Jaâfari, secrétaire général de la SEEPOM, l'association d'éducation environnementale et de protection des oiseaux au Maroc. Toutefois, l'ONSSA s'en va-t-en guerre avec entre les mains un arsenal juridique prévoyant une batterie de sanctions. À côté, des actions visant l'encouragement des bonnes pratiques de stockage et la promotion des alternatives à la lutte chimique seront entreprises. La gestion des emballages vides de produits phytosanitaires et de pesticides inutilisables est également une priorité pour l'ONSSA.