La sortie de la Samir était très attendue, dans un contexte où les prix du pétrole flambent à l'international. Le raffineur national n'a pas raté le rendez-vous. C'est un staff radieux qui a confié aux médias qu'une nouvelle page était tournée et que de nouvelles mesures ont été prises pour «éviter tout dérapage» à l'avenir. Forts d'un résultat 2010 en phase avec ses prévisions et d'un stock dont la valeur s'est envolée, Samir ne compte pas se laisser piéger de nouveau par les fluctuations des cours des matières premières. Pour cela, la société s'est dotée d'une salle de marché, qui lui permettra de suivre on line l'évolution des prix et de profiter des meilleures opportunités. On apprend ainsi qu'un dispositif de suivi des niveaux de stock en volume et en valeur a été mis en place pour éviter le scénario de 2008, année au cours de laquelle la société a subi de plein fouet la chute des cours du pétrole, scénario qui risque de se répéter cette année, eu égard au niveau des cours atteint en 2010. Au terme de l'exercice 2010, les prévisions de Samir ont été confortées par une demande en hausse de 10 % par rapport à 2009, ce qui a permis de porter le chiffre d'affaires à 37 milliards de dirhams, soit +37 %. Le raffineur affiche ainsi un résultat net de 836 millions de dirhams que l'AGO, prévue en mai prochain, devrait affecter en report à nouveau pour asseoir l'assise financière de l'entreprise. La Samir qui affiche l'ambition d'atteindre 80 % des parts du marché local en 2012, au lieu des 75 % actuelles, compte «faire appel à un consultant international qui accompagnera la mise à jour du plan stratégique couvrant la période 2011-2015», précise Jamal Ba-Amer, directeur général de la société. S'alignant sur cinq axes, le nouveau plan stratégique devrait permettre de choisir le repositionnement idoine pour la société et d'aller vers de nouveaux marchés. «Nous envisageons soit de signer des conventions avec les distributeurs, soit de mettre en place notre propre système de distribution. Nous opterons de toutes les manières pour ce que nous recommandera le cabinet de conseil», avait souligné Ba-Amer. Nouveaux flux de cash Cette nouvelle stratégie devrait également prendre en considération l'impact de la modernisation de l'outil de production et la continuité du processus d'excellence opérationnelle. À ce titre, Ba-Amer a précisé que la mise en service de l'unité de production des bitumes prévue en septembre 2011, permettra d'augmenter la capacité de production à 56.000 tonnes et générera un impact économique de 20 millions de dollars annuellement. Quant au démarrage du topping 4, prévu en mars 2012, il assurera une augmentation des capacités de raffinage à 8,25 millions tonnes par an et un impact économique de 100 millions de dollars par an. Cette situation permettra de réduire davantage les importations des produits finis, qui se sont inscrits en baisse de 60 % en 2010, suite à l'augmentation de la production avec le démarrage du complexe d'hydrocracking et de fait, de conforter les marges de Samir. En termes de perspectives 2011, le top management table sur une amélioration de la profitabilité sous l'effet de l'augmentation de la production des distillats et la maîtrise des coûts notamment, le tout «dans le respect des impératifs du développement durable», tient à préciser Ba-Amer. Toujours sur le volet financier, la convention de la restructuration de la dette sera effective dans quelques semaines avec le consortium. Cette opération s'appuie sur un apport des actionnaires portant sur un milliard de DH et une conversion de 4 milliards de DH des dettes à court terme en emprunt bancaire à long terme, ainsi que 4 milliards de DH additionnels, sous forme de dette à long terme. «Suite à cette restructuration, nous serons conformes avec les standards internationaux en termes d'équilibres financiers», soutient Ba-Amer. S.B