Ses sorties médiatiques se font plutôt rares, mais quand le patron de Centrale Laitière, Driss Bencheikh, communique, l'exhaustivité est bien au rendez-vous. D'autant que la fiançée doit être au top pour cette période où les prétendants se bousculent au portillon. La filiale de la SNI a présenté, jeudi, à la presse et aux analystes financiers ses réalisations pour l'exercice 2010. Pour brosser rapidement le tableau de la période, Bencheikh se félicite d'une augmentation du chiffre d'affaires qui a franchi le cap historique des 6 milliards de dirhams. C'est qu'il a bien fallu écouler les produits sortis de chaînes de montage qui ont tourné à un régime exceptionnellement élevé. À ce titre, «avec 837.000 tonnes de produits fabriqués en 2010, Centrale Laitière en est au même volume de production que Danone France», assure le patron du groupe. Mais en raison du choix du management de ne pas répercuter l'inflation des matières premières (lait et emballage) sur le prix des produits, les indicateurs d'exploitation tout autant que le bénéfice ont légèrement piqué du nez à 1,1 MMDH et 558 MDH respectivement. Pour amortir le choc de la fluctuation des intrants de base sur les exercices à venir, Centrale Laitière compte miser sur les gains de productivité mais surtout l'autosuffisance. L'effort déployé par Centrale Laitière sur ce dernier volet remonte à quelques années déjà et commence manifestement à porter ses fruits, notamment en termes de collecte laitière. À preuve, Centrale Laitière a collecté 620 millions de litres de lait en 2010, en augmentation de 14% sur une année «alors qu'on en était à une croissance de la collecte de 6% par an de 2006 à 2009», rappelle Bencheikh. Partageur, le patron attribue également cette bonne santé aux efforts du gouvernement déployés dans le cadre de la stratégie nationale pour le développement de l'agriculture, Maroc Vert. La course à l'autosuffisance va également bon train s'agissant d'emballages. La part importée par Centrale Laitière de cette matière première demeure importante et expose le groupe aux fluctuations sur les marchés internationaux. En lien, le management a réussi à convaincre le spécialiste mondial de l'emballage en carton, International Paper, de s'implanter au Maroc. Celui-ci devrait s'établir à moyen terme dans la zone industrielle de Nouaceur à Casablanca, dévoile le management de Centrale Laitière. Concomitamment à tous ces efforts qui devraient profiter à l'exploitation du groupe, celui-ci entend également tirer davantage de sa machine commerciale bien rodée. Le management se fixe déjà un nouveau cap de chiffre d'affaires pour les quelques années à venir : 8 MMDH. Avec de telles ambitions de développement, Centrale Laitière revendique un statut de locomotive sur un secteur qui promet encore beaucoup au Maroc s'agissant notamment de produits dérivés. En 2010, la production laitière nationale tout autant que les produits qui en sont dérivés ont culminé chacun à plus de 5 MMDH de chiffre d'affaires. Cependant, sur la période, les Marocains ont consommé plus de produits transformés que de lait, une première pour le marché national. R.H