Comment rendre le capital investissement (CI) plus attractif pour les investisseurs? Telle est la question à laquelle ont tenté de répondre un panel d'experts, conviés samedi 23 dans les locaux du groupe ISCAE. Parmi les interventions, celle de Bassim Jai Hokimi, ex-PDG de l'ONA et fondateur de la société de gestion Atlamed, a été des plus pédagogiques. Outre le détail des différentes catégories de capital investissement, intervenant à différents moments de la vie d'une entreprise, Hokimi a clairement énoncé les divers facteurs qui font le succès d'un fonds de CI. Ainsi, parmi les éléments pouvant galvaniser cette activité, le fait qu'elle demeure stimulée par une offre très présente. En outre «la réussite d'un fonds de CI dépend grandement de la qualité et de la pérennité des équipes de gestion», commente Hokimi, qui insiste sur l'importance d'une réglementation et d'un cadre fiscal spécifiques au secteur. Le filon des entreprises sans successeurs De son côté, Adil Douiri, ex-ministre du Tourisme et fondateur de Mutandis, a clairement explicité les raisons de l'essor du capital investissement au Maroc. «Un certain nombre de groupes, familiaux ou institutionnels, concentrent énergies et ressources sur un nombre plus restreint de métiers, ce qui conduit à des désengagements et cessions d'activités» souligne Douiri, qui ajoute qu'«une génération d'entrepreneurs arrive au terme de sa vie active, sans qu'il y ait nécessairement une succession familiale». D'où l'émergence de structures comme Mutandis, dédiées notamment au rachat de telles entreprises. Le secteur est en pleine ébullition, puisque, selon Hassan Laaziri, DG de CDG Capital Private Equity, «en matière de CI, le Maroc est classé parmi les pays en stade de développement dans la zone méditerranéenne». Cela place le Royaume devant des pays comme l'Algérie, l'Egypte ou la Turquie, mais derrière l'Espagne, le Portugal ou Israël. «Mais l'arrivée des investisseurs privés internationaux à la recherche de croissance et de rendement devrait appuyer le développement de l'industrie» résume Adil Rzal, DG de Upline Investments Funds.