Je ne vais pas encore vous raconter d'histoires, mais cette chronique est historique à plus d'un titre. La date de sa publication est à elle seule... toute une histoire. Allez jeter un coup d'œil chez le Père Google, et vous allez être surpris par tant de grands événements qui ont eu lieu en ce même jour. Je vais me limiter à deux seulement, mais bien symboliques : l'exécution de Louis XVI et la disparition de Lénine. Comme quoi, il n'y pas de hasard. Cette chronique est également historique, parce qu'elle va marquer la fin d'une ère et le début d'une autre. Ecrit comme ça, ça pourrait vous paraître quelque peu pompeux, mais pour moi, croyez-moi, c'est bien en dessous de ce que je ressens en ce moment. Pour ne pas vous laisser languir, je vous dirais tout simplement que l'époque du «au jour le jour» est désormais finie et va céder la place à celle de «à chaque semaine suffit sa peine». Pour être encore plus clair, je voudrais, chères lectrices et chers lecteurs, vous informer qu'à partir de dorénavant, je ne vais plus venir vous embêter chaque jour avec mes délires sans queue ni tête, vous agacer avec mes railleries sans fin, vous assommer avec mes calembours sans sens, et vous casser les oreilles avec mes gueulantes sans son. C'est dur à dire, mais des kilomètres d'écrits, ça use, ça use, des kilomètres de cris, ça use les doigts et l'esprit. Vous, vous n'avez peut-être pas compté, mais moi je note ça chaque matin : entre ici et ailleurs, ça fait presque deux ans, que pratiquement chaque matin ou chaque soir -ça dépend de mes humeurs versatiles- je m'efforce, avec un plaisir pas du tout dissimulé, de vous livrer mes pensées souvent désordonnées, mes tournures de phrases parfois maladroites, bref, mes mots et mes mémos, histoire de me délivrer de mes propres maux, en prétextant et en prétendant vouloir vous guérir de ceux, très compliqués, de notre société. Qu'il vente ou qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il tonne, que je sois au bled ou en vadrouille, je n'ai toujours eu comme souci majeur que de trouver le temps de «pondre» mon billet et qu'il soit le plus frais, le plus vrai et... le plus léger. Je n'y arrivais pas à tous les coups -notre actualité étant ce qu'elle est et nos acteurs étant ce qu'ils sont- mais je vous assure que la sincérité y était toujours. Maintenant que je vous ai confié tout ça, je voudrais ajouter également que j'étais pleinement conscient de la responsabilité qui était la mienne, sachant que j'étais aimablement et confortablement logé dans un journal économique et plus encore, qui se veut sérieux, rigoureux et... responsable. Pourtant, j'avais l'entière liberté d'écrire ce que je voulais, de titiller les potes et de taper sur les pas potes, mais, à chaque fois, dans le respect absolu des règles d'éthique, de déontologie et de bienséance, ce qui n'était pas toujours facile. Mais, malgré toutes ces contraintes, qu'est-ce que je me suis amusé ! Cela étant dit, j'en viens à l'essentiel : pour plusieurs raisons, à la fois de commodités personnelle et professionnelle des uns et des autres, et en concertation avec mes amis du journal, nous avons convenu de donner à ma chronique, une périodicité hebdomadaire. Je n'allais quand même pas vous lâcher comme ça, et surtout me priver de ce si grand plaisir de partager avec vous mes rires et mes délires ! C'est ainsi qu'à partir d'aujourd'hui -même si celle-ci ne devrait pas compter tellement elle est informative et solennelle- et chaque vendredi, dans le numéro Spécial Week-end, vous me reverrez sous un autre aspect, différent, mais toujours le même, c'est-à-dire toujours aussi sans-gêne, parfois turbulent, voire insolent, mais, je l'espère, de temps en temps, un tant soit peu pertinent. Donc, ce n'est pas un adieu -à Dieu ne plaise !- ni un départ vers d'autres cieux, mais juste un au revoir, ici même, tous les vendredis, pour vous raconter et échanger avec vous mes impressions de la semaine, qu'elles soient consistantes ou biscornues, et pour vous souhaiter, à chaque fois, et dès aujourd'hui, un superbe weekend. En attendant, régalez-vous avec toutes les autres rubriques et ... vivement vendredi prochain !