Renault a présenté le 15 novembre dernier à ses investisseurs sa nouvelle filiale dédiée aux nouvelles mobilités, Ampere, annoncée fin 2022, déployée partiellement quelques mois plus tard et devenue, le 1er novembre dernier, dans le cadre de la troisième phase du plan «Renaulution», business unit à part entière du groupe et, partant, premier «pure player» européen du véhicule électrique et du «Software-Defined Vehicle». La nouvelle entité regroupe 11.000 employés, dont 35 % d'ingénieurs, et son Conseil d'administration sera présidé par Luca de Meo, CEO de Renault Group. Elle devrait être introduite à la bourse de Paris au premier semestre 2024. Les premiers investisseurs stratégiques se sont déjà manifestés. Nissan et Mitsubishi Motors s'engagent ainsi à investir jusqu'à 800 millions d'euros, tandis que Qualcomm Technologies se tâte. Selon les analystes du groupe français, Ampere présente un profil financier robuste, un risque limité et des objectifs de rendements élevés. Pleinement opérationnel dès ses premiers tours de roues, bénéficiant d'actifs solides, des lourds investissements consentis par le groupe ces dernières années et de son écosystème, notamment d'Electricity, ce "newcomer" vise une croissance annuelle moyenne de ses revenus de 30 % entre 2023 et 2031. Ampere ambitionne, du reste, de voir son chiffre d'affaires (prévisionnel) passer de 10 milliards d'euros en 2025 à plus de 25 milliards en 2031, année lors de laquelle elle prévoit de proposer un line-up composé de 7 véhicules compétitifs, les Megane E-Tech, Scenic E-Tech, Renault 5, Renault 4, «Legend» et deux véhicules «mystère», et d'écouler un million d'exemplaires. L'hyper-startup de Renault Group vise aussi l'équilibre en termes de marge opérationnelle et de free cash-flow à l'échéance 2025 et 10 % de marge opérationnelle à partir de 2030 et plus de 80 % de taux de conversion de cash en 2031. «Grâce à sa feuille de route claire de 40% de réduction des coûts en une génération, Ampere sera en mesure de réduire progressivement les prix de ses véhicules tout en améliorant les marges», a déclaré Luca Di Meo. L'objectif est de parvenir, avant la concurrence, à commercialiser des véhicules électriques au même prix que des véhicules thermiques équivalents d'ici 2027 ou 2028. Mehdi Labboudi / Les Inspirations ECO