La direction de la Recherche et de la planification de l'eau se lance dans un projet structurant visant à optimiser la gestion des infrastructures hydriques dans le bassin du Bas Sebou. Ce projet permettra de mettre en place un nouveau schéma d'aménagement des ressources, tenant compte des contraintes du système actuel et permettant de satisfaire la demande en eau de manière optimale. Le périmètre du bassin du Sebou joue un rôle vital dans la satisfaction des besoins en eau au niveau national. Cependant, la gestion de ses précieuses ressources hydriques est devenue de plus en plus complexe au fil des années, en raison de la demande croissante et de l'épuisement progressif des nappes souterraines. Dans le bassin du Sebou, 82% de la demande en eau potable, industrielle et touristique est satisfaite à partir des nappes de Fès-Meknès, Mâamora, Gharb et Mnasra, qui sont déficitaires et ne peuvent, dans le futur, continuer à jouer un rôle important dans la sécurisation de l'Alimentation en eau potable industrielle et touristique (AEPIT). Face à cette problématique, la direction de la Recherche et de la planification de l'eau, au ministère de l'Equipement et de l'eau, a lancé un projet visant à optimiser la gestion des infrastructures hydrauliques dans le bassin du Bas Sebou. 5,5MDH pour la phase d'étude Ce projet, nécessitant un budget de 5,5 millions de dirhams et une durée de 18 mois, se concentre sur la modélisation et l'optimisation de la gestion des infrastructures hydrauliques au sein du bassin du Bas Sebou. Il englobe divers aspects essentiels de l'infrastructure hydraulique, notamment l'approvisionnement en eau des villes, des zones adjacentes, ainsi que des périmètres irrigués dans la région. Ce bassin dispose d'une infrastructure hydraulique cruciale, comprenant plusieurs barrages, (El-Kansera, Ouljet Soltane, Idriss Ier, Allal Fassi, Al Wahda, et Mdez, en cours de réalisation dans le Haut Sebou). D'autres barrages sont aussi programmés dans le cadre du Programme prioritaire pour l'eau potable et l'irrigation (Kodiat el Borna, Bab Ouender, Aoulai, Sidi Abbou et Ribat El Kheir). Cependant, le besoin d'optimisation devient de plus en plus urgent, étant donné les pressions croissantes sur la ressource. Diagnostic des modes de gestion actuels L'étude programmée par la tutelle prévoit un diagnostic approfondi des modes actuels de gestion et d'utilisation des ressources en eau dans la région. Cela inclut l'analyse des systèmes d'approvisionnement en eau potable, les prélèvements dans les eaux de surface et les eaux souterraines, l'évaluation des usagers autorisés et non autorisés en aval de chaque barrage, ainsi que l'examen des modalités de prélèvement et d'exploitation des rejets des barrages, en particulier dans la plaine du Gharb. À l'issue du diagnostic, un modèle hydraulique précis sera développé pour simuler les débits d'eau et évaluer les conditions d'écoulement dans les oueds Sebou et Ouergha. De plus, les méthodes actuelles de gestion des barrages seront évaluées pour identifier les contraintes et les défis qui se posent. Vers un nouveau schéma d'aménagement des ressources Sur la base des résultats du diagnostic, des propositions d'aménagement seront formulées pour améliorer le fonctionnement du système du Bas Sebou. Cela peut inclure des réaménagements ou des modifications des infrastructures existantes, ainsi que la mise en place d'un schéma de télégestion. Ce dernier permettrait d'établir une infrastructure fiable pour la mesure, la communication et la transmission d'informations en temps réel ainsi qu'une prise de décision éclairée. Autres résultats escomptés, l'optimisation de l'allocation des ressources en eau et l'évaluation des pertes d'eau au niveau des ouvrages d'adduction. Une plateforme de gestion du bassin du Sebou sera également développée pour centraliser les informations et les décisions. Selon les responsables du département de l'Eau, le modèle adopté sera extensible pour prendre en compte les futurs aménagements, satisfaire la demande de manière optimale et tenir compte des contraintes du système. Cette optimisation nécessite un outil puissant et résilient pour garantir le succès de ce projet vital. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO