Candidats à leur réélection à la tête du patronat, Chakib Alj et son colistier Mehdi Tazi ont commencé leur périple régional en vue des élections à venir le 16 mai prochain. Le conseil directeur de la CGEM a tenu une réunion, lundi dernier, avec les opérateurs économiques et les membres de la section régionale de la CGEM à Fès-Meknès pour discuter des préoccupations et des doléances de cette dernière. Après une escale à Rabat, Chakib Alj, et Mehdi Tazi, en lice pour un second mandat à la présidence de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), ont tenu lundi dernier une rencontre d'information et de communication avec les opérateurs économiques et les membres de la section régionale de la CGEM Fès-Meknès. Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre d'une tournée du binôme candidat dans les différentes régions du Royaume, a porté sur une série de questions relatives aux besoins et aux attentes des entreprises et à leur financement, aux impôts et au climat des affaires. Lors de son discours, Chakib Alj a souligné que la CGEM vise, à travers cette tournée régionale, à comprendre les demandes et les spécificités de chaque région afin de mieux défendre les intérêts économiques du pays. En abordant le cadre économique national et international, Alj n'a pas caché les inquiétudes du patronat quant aux répercussions de l'inflation et à la situation difficile du secteur agricole, particulièrement pour les petits exploitants qui en subissent les conséquences les plus sévères. Il a ajouté que pour la première fois, la CGEM s'inquiète de l'avenir de l'agriculture marocaine, car il ne s'agit pas seulement d'une situation conjoncturelle. En effet, les coûts des intrants ont augmenté de manière significative, passant en moyenne de 20.000 DH à 35.000 DH pour les petits agriculteurs, tandis que les besoins de financement et les risques sont plus importants et les banques plus réticentes. «Tous ces sujets doivent être abordés afin d'éviter de se retrouver dans des situations encore plus délicates. Il est crucial de se projeter dans l'anticipation de l'ensemble de l'économie de notre pays», souligne Alj devant les opérateurs de la région. Des corridors pour la facilitation des affaires Aujourd'hui, la CGEM joue un rôle majeur dans la stabilité économique du pays, grâce notamment à sa participation dans plus de 150 conseils d'administration. Dans le but de faciliter les affaires pour ses membres, le patronat a créé des corridors qui offrent des avantages tels que l'accès facile aux services fiscaux, douaniers, de change, de la CNSS et de Tamwilcom. Ces corridors permettent aux membres de résoudre rapidement les difficultés qu'ils peuvent rencontrer, contribuant ainsi à la résolution de nombreux problèmes. Lors des deux premières étapes de la tournée régionale (Rabat et Fès-Meknès), le binôme en tête de la CGEM a été accompagné par Reda Lahmini, parlementaire représentant de la CGEM, Samia Terhzaz, directrice générale de la CGEM, et Marwa Tellal, qui est responsable du pole communication, relations publiques et relations internationales au sein de la CGEM. Un bilan positif du premier mandat Lors de cette rencontre, Mehdi Tazi a dressé un bilan détaillé de son premier mandat à la tête de la CGEM. Il a mis en avant les principaux chantiers structurants sur lesquels il a travaillé durant cette période, notamment en matière de réforme du système fiscal. En effet, sous la présidence du tandem Alj-Tazi, la CGEM a participé à des discussions et à des négociations pour améliorer le système fiscal du pays, ce qui a entraîné une baisse significative de la pression fiscale sur les entreprises. Cette réforme était cruciale pour la compétitivité des entreprises marocaines et pour attirer davantage d'investissements étrangers. Mehdi Tazi a également souligné le travail réalisé en matière de Code du travail et de dialogue social, avec la signature d'un accord entre l'Etat, les syndicats et la CGEM, dont les trois parties ont des engagements à respecter. «Ce chantier sera suivi, incessamment, par la promulgation de la loi sur la grève et l'ouverture du dialogue sur le code du travail». En outre, la centrale patronale a procédé à une fusion de ses antennes pour s'adapter au découpage de la régionalisation avancée. Cette réorganisation a été essentielle pour renforcer la présence de la CGEM dans les différentes régions du Maroc, notamment dans la Région Fès-Meknès où le patronat a apporté une contribution significative. Les premiers axes du nouveau programme dévoilés Mehdi Tazi a communiqué, lors de cette rencontre, sur les axes principaux du programme du mandat pour les trois prochaines années. Selon lui, «ce programme sera constamment enrichi en prenant en compte les recommandations et doléances des opérateurs économiques de chaque région». Parmi les axes prioritaires du nouveau programme triennal du tandem Alj-Tazi, figure en bonne place celui de la promotion de l'investissement. Pour y parvenir, la CGEM s'attellera à accompagner la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l'investissement ainsi que du Fonds Mohammed VI pour l'investissement. En mettant l'accent sur la promotion de l'investissement, la CGEM espère favoriser la croissance économique du pays en encourageant les investissements, tant nationaux qu'étrangers. La mise en place de la nouvelle Charte de l'investissement devrait contribuer à créer un environnement plus favorable aux affaires, tandis que le Fonds Mohammed VI pour l'investissement devrait permettre de financer des projets d'envergure. En outre, l'organisation cherchera à renforcer l'écosystème tech en promouvant, entre autres, les secteurs de l'Agritech et de l'industrie 4.0. Il sera également question de renforcer la bonne gouvernance et la lutte contre l'informel. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO