Wafa Assurance assure. La filiale du groupe Attijariwafa bank vient de confirmer sa bonne forme des dernières années, en publiant des indicateurs au vert. Ce qui la conforte dans sa position et l'encourage à aller chercher plus de croissance au delà des frontières. En 2011, la compagnie devrait en effet se lancer dans l'activité de l'assistance en partenariat avec Attijariwafa bank et le français Inter Mutuelles Assistance. Ce projet devrait, pour rappel, se concrétiser par la création d'une filiale commune, Société d'Assistance Maroc, laquelle ciblera les marchés des MRE et des Africains résidents à l'étranger (ARE). Pour l'heure, l'opération est en attente de l'agrément des autorités de tutelle. Toutefois, Wafa Assurance doit déjà se frotter les mains puisque ses deux cibles représentent des marchés de 5 et 10 milliards de DH respectivement, pour des parcs clients de 3 millions de MRE et 25 millions d'ARE. Il y a aussi lieu de souligner que cette opération a une double motivation stratégique. D'un côté, «Il s'agit de mettre en place un produit fondamental pour toute banque ciblant les MRE» confie Ramsès Arroub, PDG de Wafa Assurance. D'un autre côté, «il s'agit de garder dans le circuit bancaire des flux qui transitaient souvent par les circuits parallèles» affirme le responsable. Cependant, au-delà de ces deux enjeux avoués, ce projet va surtout constituer une porte pour Wafa Assurance pour concrétiser son ambition africaine. En attendant, le patron de Wafa Assurance et son staff se réjouissent des bons résultats dégagés au titre de 2010 et des perspectives 2011. La filiale du groupe Attijari affiche en effet une capacité bénéficiaire en hausse de 6,9 % pour s'établir à 724 MDH. Pourtant, les comptes de la société, au titre de 2009, intégraient une plus value exceptionnelle de l'ordre de 280 MDH fruit de la cession des participations dans Crédit du Maroc. Retraité de cet élément, la capacité bénéficiaire de Wafa Assurance ressort en hausse de 44,8 %. C'est dire que l'exercice 2010 a finalement été prolifique pour la compagnie. Pourtant, au niveau commercial, les deux branches phares du métier des assurances affichent des performances mitigées. D'abord, l'activité non-vie a généré un chiffre d'affaires de 2,238 MMDH, soit une hausse de 30,3% comparativement à l'exercice précédent. À ce niveau, Ramses Arroub précise que «cette performance est attribuable à la bonne tenue de l'activité automobile ainsi qu'au dynamisme du marché entreprise». Cependant, au niveau de l'activité vie, la donne est tout à fait différente. «Le recentrage de la stratégie vers l'épargne, notamment à long terme, a affecté le chiffres d'affaires de la catégorie vie» explique Arroub. Cet impact est plus significatif lorsqu'on sait que l'épargne représente 75% du chiffre d'affaires vie. Dans ce contexte, les revenus de ce segment d'activité sont ressortis en repli de 12,4% pour se fixer à 2,261 MMDH. «Ce recentrage devrait à court terme devenir un stimulateur du chiffre d'affaires vie» tient à rassurer le patron de Wafa Assurance. En attendant, le résultat technique consécutif à cette branche ressort tout de même en forte hausse, passant de 55MDH à 167MDH, suite à l'amélioration de l'activité décès et de la hausse des produits financiers dégagés sur le portefeuille vie. En parallèle, le résultat technique non vie est ressorti en baisse de 17,8% à 768 MDH, intégrant à la fois la non récurrence de la plus value exceptionnelle et aussi l'impact des inondations qu'a connues le Maroc en novembre dernier, lesquelles ont coûté à Wafa Assurance, 80 MDH. «Certes, ce montant pèse sur nos résultats, mais il faudrait tout de même préciser que le nombre d'assurés sur ce segment au Maroc reste très faible» ajoute Arroub. D'ailleurs, ce dernier est sensible à l'impact positif qu'aurait l'entrée en vigueur la loi sur les catastrophes naturelles, laquelle boosterait inéluctablement la souscription des clients. Y.A.T