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«Nous pouvons éviter la prochaine vague de contamination»
Publié dans Les ECO le 04 - 01 - 2010


Docteur Omar Elmenzhi,
Les Echos : La ministre de la Santé, Yasmina Baddou, a déclaré que le Maroc recevra 20 millions de vaccins. Il n'y en aura donc pas pour tout le monde. Comment expliquez-vous ce choix ?
Omar Elmenzhi : Nous avons adopté les recommandations de l'OMS et les conclusions du comité des experts marocains en fixant trois objectifs pour la vaccination. Tout d'abord, préserver le système de soins en vaccinant les professionnels de la santé, ainsi que les structures essentielles stratégiques (le personnel stratégique des secteurs clés du pays comme l'eau, l'électricité, le téléphone, etc.). Puis diminuer la morbidité (le nombre de cas) et la mortalité (le nombre de décès) dus à la grippe. Pour cela, l'OMS a défini des catégories de population cible à vacciner prioritairement : les femmes enceintes, les malades à risque (ceux avec des pathologies chroniques comme le diabète ou l'asthme). Et enfin, réduire la circulation et la transmission du virus à l'intérieur du territoire. Pour cela, il faut atteindre un taux de 60% à 65% de la population vaccinée. C'est à ce chiffre-là que correspondent les 20 millions de doses commandées. Il n'y a donc pas de vaccins pour tout le monde, mais c'est suffisant pour limiter la transmission et prévenir la maladie.
Pensez-vous que vous réussirez à couvrir tout le territoire du Royaume?
Sur le terrain, 1.350 centres médicaux fixes sont dédiés à la vaccination sur les 2.600 existants dans les villes et les communes rurales. 2/3 des unités mobiles existantes (plus de 600 en tout) sont également prévues. Nous nous sommes appuyés sur le système de soins existant, en sélectionnant certains centres qui ont reçu des vaccins pour les administrer. Mais, tout cela est flexible. Au début de la crise, nous étions à 1.150 centres fixes par exemple, puis nous avons augmenté au fur et à mesure des nouvelles populations cibles. Si les responsables locaux le demandent, il est possible d'augmenter le nombre de centres et d'unités mobiles, si l'afflux est trop important.
Nous avons très peu d'informations sur le programme de livraison des vaccins.
Pouvez-vous nous dire quand nous recevrons toutes les doses ?
À cause des besoins de toute la planète, les livraisons s'étalent sur plusieurs mois. Nous avons actuellement déjà reçu plusieurs millions de doses. À terme, nous recevrons bien les 20 millions de doses commandées. À ce propos, des rumeurs ont circulé sur l'origine des vaccins selon lesquelles nous les aurions achetés chez les Chinois ou bien donnés par des pays amis, mais cela n'a aucun fondement. Les vaccins ont été achetés auprès de deux grands laboratoires : GSK, un laboratoire anglais, et Sanofi Aventis, un laboratoire français. L'OMS a fixé une fourchette de prix en fonction de la production que les laboratoires ne peuvent dépasser. Mais le vaccin reste onéreux : environ 6 euros la dose.
On parle d'effets secondaires du vaccin, notamment le syndrome de Guillain-Barré...
Tous les vaccins ont des effets indésirables, le plus souvent locaux et bénins, disparaissant au bout de 24 à 72 heures. Mais personne n'a, à ce jour, pu établir une relation de cause à effet entre la vaccination contre la grippe A et le syndrome de Guillain-Barré (SGB). Et nous n'avons pas eu de cas avérés au Maroc en rapport avec le vaccin contre la grippe A. Le SGB est un syndrome qui peut affecter quelqu'un suite à une grippe saisonnière ou d'autres types de germes. Jusqu'à ce jour, le vaccin n'a entraîné aucun effet secondaire grave. Il y a eu quelques réactions bénignes comme des rougeurs, des maux de tête, des courbatures ou encore des douleurs locales. Les seuls cas d'une gravité modérée (3 en tout) se sont avérés réversibles. La diminution de la sensibilité post-vaccination s'est résorbée d'elle-même au bout de 48 heures.
Et la mutation du virus, va-t-elle affecter l'efficacité du vaccin ?
Tous les virus mutent, surtout celui de la grippe. Chaque année, il y a une nouvelle souche de la grippe saisonnière que l'OMS transmet aux laboratoires pour qu'ils créent de nouveaux vaccins. Mais, pour la grippe porcine, il y a une certaine stabilité. Donc, pour l'instant, le vaccin contre la grippe A est toujours actif. Par contre, il n'y a pas d'immunité croisée, c'est-à-dire qu'entre la grippe saisonnière et la grippe A il faut deux vaccins différents. L'un ne protège pas l'autre et vice-versa. La spécificité de la grippe A(H1N1) 2009, c'est que le virus est le résultat d'une mutation et que son génome comprend 4 composantes : deux porcines, une humaine (celle de la grippe saisonnière H1N1) et une aviaire (H5N1). La différence entre la grippe aviaire, qui est bien plus mortelle que la grippe porcine, c'est que la grippe aviaire s'est transmise de la seule volaille à l'homme, alors que le virus de la grippe A(H1N1) 2009 a la capacité de se transmettre de l'homme à l'homme, d'où sa gravité et sa transmission bien plus rapide.
Justement, l'OMS fait état d'une transmission particulièrement rapide du virus en Afrique
du Nord.
Avons-nous les traitements antiviraux en quantité suffisante ?
La meilleure prévention, c'est la vaccination. Madame la ministre Baddou s'est, elle-même, vaccinée contre les deux grippes. Mais, nous avons tous les médicaments nécessaires, en nombre et en quantité suffisants. Nous sommes préparés à toutes les situations. Actuellement, nous connaissons un déclin de la transmission du virus ces 3 dernières semaines. Nous sommes au début de la fin de la crise. Mais il faut que les citoyens se présentent pour se faire vacciner, parce que les spécialistes prévoient une deuxième vague de ce virus courant février 2010. Le Maroc n'a, en effet, pas connu la première vague qui a principalement touché le Mexique, le Canada et l'Europe vers avril-mai 2009. Donc si j'ai un message à faire passer c'est celui de dire aux populations d'aller se faire vacciner, parce qu'avec un taux de 60% de vaccination nous pouvons éviter la prochaine vague de contamination.


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