Selon Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Economie et des finances, les recettes ordinaires afficheront une augmentation de l'ordre de 50 MMDH en comparaison avec la loi de Finances de l'année 2022, soit une hausse de 19% à travers la mobilisation des ressources supplémentaires grâce à un effort doublement fiscal et non fiscal. Face à l'équation binaire liée à la gestion des différentes crises successives, l'accumulation de leurs répercussions économiques ou encore la nécessité de poursuivre les chantiers stratégiques, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Economie et des finances, a exposé, jeudi dernier, en séance plénière, le cadre général de la préparation du PLF 2023 devant les députés des deux Chambres à l'Hémicycle. Un projet de loi de Finances qui est censé obéir à un triple objectif. Il s'agit, selon Nadia Fettah Alaoui, de la généralisation de la protection sociale et la génération de l'investissement créateur d'emplois, en plus de la mobilisation des marges budgétaires pour poursuivre les réformes sociales déjà engagées. En tenant compte de ces principaux fils conducteurs, qui régissent le PLF, Nadia Fettah Alaoui n'a pas manqué l'occasion de rappeler le contexte inédit et incertain dont pâtit l'économie nationale avec une nette décélération de la croissance et une forte accélération de l'inflation. «Les recettes ordinaires afficheront une augmentation de l'ordre de 50 MMDH en comparaison avec la loi de Finances 2022, soit une hausse de 19% à travers la mobilisation des ressources supplémentaires grâce à un effort doublement fiscal et non fiscal», note la ministre. Au total, le projet de loi de Finances 2023 prévoit un budget général de l'ordre de 600 MMDH, contre 520 MMDH en 2022, soit une hausse de 15,4%. Dans ce cadre, Nadia Fettah Alaoui a fait savoir que les investissements publics devraient augmenter de 55 MMDH pour atteindre 300 MMDH. 28 MMDH pour la santé et la protection sociale S'agissant des recettes fiscales et douanières, elles devraient connaître une augmentation de 14,5%, estimant que la réforme des établissements publics et la gestion active du portefeuille public permettront d'accroître ces recettes de 39% pour aboutir à un allègement progressif du déficit budgétaire et, par conséquent, réduire l'endettement à 70% du produit intérieur brut (PIB). La ministre a, aussi, relevé que, compte tenu de l'effort financier que nécessitent les différents chantiers prévus dans le PLF-2023 et de la conjoncture mondiale, la croissance économique nationale devrait se situer à 4%, avec un taux d'inflation de 2% et un déficit budgétaire de 4,5%. Pour Nadia Fettah Alaoui, le PLF 2023 est axé sur la consolidation des fondements de l'Etat social à travers la poursuite du chantier de la protection sociale via la mobilisation de 9,5 MMDH pour l'AMO des personnes vulnérables, en faveur de 4 millions de familles, outre la qualification de l'offre de santé à travers 4,6 MMDH supplémentaires, soit un total de 28 MMDH pour le secteur de la santé et la protection sociale. Dans ce sens, 5.500 postes budgétaires seront dédiés à la santé, en plus de consacrer 1,5 MMDH pour l'amélioration des salaires des professionnels de la santé et près de 2 MMDH pour la couverture des besoins en matière de médicaments. 69 MMDH de budget en 2023 pour l'enseignement Outre la généralisation progressive des allocations familiales, en se basant sur le Registre social unifié, il est question aussi de consacrer 6,5 MMDH supplémentaires à l'enseignement, soit un budget total de 69 MMDH dédié à ce secteur en 2023 à travers la création de 20.000 postes budgétaires et la résolution des arriérés de la promotion du corps enseignant, en plus de 600 MDH pour l'enseignement supérieur. Parallèlement, le projet de loi de Finances prévoit la création de 48.212 postes budgétaires, contre 43.860 postes en 2022. En matière de soutien au pouvoir d'achat des citoyens, 26 MMDH seront alloués à la Caisse de compensation dans le cadre de ce PLF. Il est à noter que les dépenses affectées à la subvention du gaz butane, pour les neuf premiers mois de 2022, ont enregistré une hausse de 70%, soit une moyenne de 97 DH/bouteille de 12 kg. Aussi, le coût de la subvention des importations de blé pour cette année devrait s'élever à 8,5 MMDH, en plus des 1,3 MMDH destinés à subventionner la farine de blé tendre. Au total, les dépenses de la Caisse de compensation devraient augmenter cette année de 72 %, hors frais d'accompagnement des professionnels des transports en commun. Charte de l'investissement : 3,3 MMDH supplémentaires En matière d'investissement, le projet de loi de Finances au titre de l'année 2023 consacre un montant supplémentaire de 3,3 MMDH pour mettre en œuvre la Charte de l'investissement et honorer les différents engagements relatifs aux projets d'investissement industriel. Dans ce sens, le gouvernement se penchera aussi, selon la ministre, sur l'activation du Fonds Mohammed VI pour l'investissement. Dans ce cadre, elle a indiqué que les investissements publics devraient croître de 55 MMDH pour atteindre 300 MMDH. Outre la convergence progressive vers un taux unifié en matière d'impôt sur les sociétés (IS), dans le cadre de la réforme fiscale d'ici quatre ans, le PLF consacre 10 MMDH aux régions pour la mise en œuvre du chantier de la régionalisation avancée, en plus de 6 MMDH pour la poursuite du programme de réduction des disparités territoriales et sociales. En parallèle, l'accélération de la mise en œuvre de la réforme de l'administration sera marquée par le lancement d'une nouvelle stratégie de transformation numérique dotée d'une enveloppe de 1 MMDH en vue de son élaboration, dans le cadre du PLF-2023. L'Exécutif poursuivra également ses efforts pour faire face à la rareté des ressources en eau en allouant un total de 10,6 MMDH pour gérer cette problématique. Yassine Saber / Les Inspirations ECO