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Amine Berrada Sounni, Président de la Fédération nationale de l'agroalimentaire (Fenagri)
Publié dans Les ECO le 27 - 04 - 2013

«Il faut clarifier la politique industrielle du secteur»
Les ECO : Comment s'annonce l'avenir de l'industrie agroalimentaire avec la multiplication des accords de libre-échange signés par le Maroc ?
Amine Berrada Sounni : L'industrie de transformation agroalimentaire comprend au Maroc de nombreuses branches sectorielles : produits laitiers, transformation de la viande, biscuiterie, confiserie, chocolaterie, farines, sucre, huiles et margarines, jus de fruits, pâtes et couscous, conserves, sels et condiments. Les données disponibles montrent que le secteur agroalimentaire est la 2e branche industrielle du pays avec près de 30% de la production industrielle totale. La valeur ajoutée du secteur est encore faible par rapport à son potentiel. J'attire ici votre attention sur le fait que d'après les données disponibles, le secteur de l'agroalimentaire, c'est-à-dire celui qui transforme industriellement les matières premières agricoles en produits plus élaborés et donc en créant de la valeur ajoutée, ne représente au Maroc que 4 à 5% du total du PIB. La part de la transformation des matières premières agricoles du pays n'est que de 15%. Ces deux chiffres sont très faibles si on les compare à ceux d'autres pays. La transformation industrielle possède des marges de progression considérables dans la création de richesses pour le pays. Le secteur est donc porteur et stratégique pour le Maroc : santé publique et alimentation, sécurité alimentaire, adaptation des produits aux attentes des consommateurs de plus en plus ouverts sur le monde. Le marché intérieur se développe mais le déficit commercial global se creuse, les industriels marocains ne profitent pas suffisamment du marché national pour plusieurs raisons, dont notamment le décalage entre la qualité des produits nationaux et les exigences des standards internationaux, le niveau limité de l'innovation, marché intérieur de 1er prix, pouvoir d'achat limité et le niveau relativement élevé des coûts de production. Sans omettre l'impact des accords de libre-échange souvent asymétriques.
Quel en est l'impact aujourd'hui sur la compétitivité du secteur ?
Le taux de couverture des importations par les exportations a chuté de 96% (1990) à 57,6% (2007). Cette tendance se confirme malheureusement ces dernières années. Celles-ci montrent en effet une stagnation des performances du secteur, un fléchissement de sa compétitivité et la fragilité de son tissu d'acteurs. Essentiellement constitué de PME, le secteur souffre dans le cadre des accords de libre-échange de la pression des pays concurrents plus compétitifs (UE, Turquie, Egypte). Pour être compétitifs à l'export, les industriels doivent être d'abord compétitifs sur leur marché national. Selon moi, il n'y a aucune raison que les Marocains se nourrissent de produits fabriqués en Egypte, Tunisie, Jordanie, Union Européenne. Il me semble urgent de clarifier la politique industrielle pour le secteur des industries agroalimentaires dans ce contexte de libéralisation des échanges. Il est primordial aussi d'évaluer la pression mise sur les PME et donc sur les emplois par les pays avec lesquels nous signons des ALE et de réfléchir aux mesures à mettre en place pour accélérer la mise à niveau de notre tissu industriel, comme l'a fait la Turquie par exemple, il y a une dizaine d'années. Même les industriels marocains sont à convaincre pour qu'ils innovent davantage.
L'industrie agroalimentaire profite-t-elle de la dynamique enclenchée par le Plan Maroc vert ?
Grâce au Plan Maroc vert, la production agricole augmente en quantité, même si elle reste encore très sensible aux aléas climatiques comme l'a montré 2012. Le PMV débouche sur une augmentation de la production agricole qui devrait par conséquent rendre certains intrants agricoles plus disponibles pour les industriels. Je souligne que pour des raisons climatiques, géographiques, certains intrants ne seront jamais produits au Maroc, or ils sont nécessaires à la production de produits transformés recherchés par le consommateur. Pour pérenniser l'outil industriel, il est nécessaire de disposer d'une visibilité sur l'approvisionnement en termes de quantité, de qualité et de prix. D'autant plus que dans une économie libéralisée, la volatilité est importante avec des marchés qui peuvent s'ouvrir et se fermer brusquement. Le manque de visibilité sur la disponibilité de la ressource (quantité, qualité et prix) est extrêmement pénalisant. Enfin, la qualité des matières premières agricoles exigée par les industriels de la transformation dans leur cahier des charges peut varier de celle attendue pour la vente des produits en frais. L'amont agricole devrait plus se coordonner avec les attentes de la transformation en aval.
La valeur ajoutée créée sur le territoire marocain en souffre-t-elle ?
Malgré l'augmentation de la production agricole, la valeur ajoutée créée sur le territoire marocain, à partir de ces matières premières agricoles, reste faible. En effet, toutes les études montrent que les pays ne font pas face à la mondialisation en procédant à une montée en gamme de leurs produits transformés, ce qui nécessite une veille et une anticipation des évolutions des attentes des consommateurs, une sécurité sanitaire irréprochable, des équipements modernes, des investissements en R&D, or le secteur de l'agroalimentaire est porté par les évolutions rapides des modes de consommation au Maroc, notamment en milieu urbain. Les grandes et moyennes surfaces et la restauration hors foyer contribuent à distribuer de plus en plus de produits alimentaires transformés. Je le répète, il est indispensable de clarifier la politique industrielle pour le secteur des industries agroalimentaires.
Où en est le contrat-programme de l'industrie agroalimentaire ?
Afin de réfléchir à l'avenir de l'industrie agroalimentaire, la CGEM et la FENAGRI, en tant que Fédération de l'industrie agroalimentaire de la CGEM, ont créé en 2012 une task force agroalimentaire. Les principales branches sectorielles de l'agroalimentaire y sont représentées (conserves végétales, jus de fruits, huiles, produits laitiers, café, biscuiterie, confiserie, chocolaterie, sucre, pâtes et couscous). Des personnes dont l'expérience va au delà de l'industrie agroalimentaire viennent renforcer cette task force. Son objectif est d'analyser secteur par secteur les problèmes rencontrés afin de lister les problématiques transversales auxquelles sont confrontés les industriels de l'agroalimentaire et bâtir une vision industrielle transverse. La task force influence le développement de ce secteur économique et stratégique pour notre pays. Après de très nombreuses démarches de la FENAGRI, tout au long de 2012, le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies a annoncé lors des Assises de l'industrie du 20/02/2013, que le secteur ferait l'objet d'un contrat-programme. La task force agroalimentaire travaille avec les ministères sur les étapes nécessaires à la rédaction du contrat-programme. Nous ne pouvons pas en dire plus actuellement. Nous essayons de faire entendre notre voix pour rappeler les enjeux du secteur. Il s'agit notamment de la nécessité d'inverser la tendance au déficit de la balance commerciale agroalimentaire, de contribuer à l'équilibre général de la balance des paiements, d'assurer un débouché pour l'offre agricole nationale et une sécurité sanitaire du consommateur. S'y ajoute l'enjeu de la création d'entreprises et d'emplois. Que de défis d'envergure à relever !


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