«Avoir une plateforme locale de taille qui puisse faciliter les investissements dans le secteur touristique au Maroc». Jonathan Worsley, président de Bench Events, une société spécialisée dans les événements internationaux d'envergure, présente ainsi l'un des objectifs majeurs de la tenue du «Moroccan Tourism Investment Forum» (MTIF) à Casablanca. Cet événement, qui revient une nouvelle fois dans la capitale économique marocaine après l'édition de 2011, «s'inscrit dans le cadre d'une stratégie promotionnelle visant à consolider le positionnement du Maroc sur l'échiquier mondial de l'investissement touristique, notamment en mettant l'accent sur la multiplicité des opportunités d'investissement en matière de tourisme» dans le royaume. Et pour expliquer ses atouts dans ce secteur qui représente désormais 7,5% du PIB, le gouvernement a mobilisé, en plus du ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, son collègue de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, pour mieux faire passer le message auprès de quelques 350 délégués, investisseurs, leaders et experts mondiaux dans le domaine touristique, venus d'Afrique, de l'Amérique, mais aussi de l'Asie et bien évidemment du Moyen-Orient. «Le Maroc, qui place l'attraction des investissements étrangers au cœur de sa stratégie, a déployé d'importants efforts de promotion de l'investissement pour saisir les opportunités offertes à l'échelle régionale et internationale», a lancé Lahcen Haddad, conforté dans sa démarche par Nizar Baraka. «Le gouvernement a mis en place un certain nombre d'incitations fiscales pour encourager l'investissement touristique (...) et compte poursuivre sur cette lancée en renforçant notamment la logistique et la formation». 14 MMDH d'investissements en 2012 Pour le royaume, la venue de nouveaux investisseurs étrangers est plus que nécessaire pour atteindre les objectifs de la Vision 2020. Celle-ci, on le rappelle, vise non seulement à attirer annuellement 20 millions de touristes à cette date (contre 10 millions d'arrivées en 2012, soit +2% par rapport à 2011), mais aussi à permettre au pays de disposer d'une infrastructure touristique de renom. Des ambitions qui exigent donc l'afflux d'investisseurs et de fonds étrangers, bien qu' à en croire Imad Barrakad, président du directoire de la Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT), «62 MMDH sur les 150 attendus ont déjà été contractualisés». L'année 2012 a vu à elle seule, la signature de conventions portant sur 14 MMDH. Le défi est ainsi de poursuivre sur cette lancée, à travers notamment la tenue de telles occasions de rencontres entre investisseurs et acteurs marocains de premier plan dans le domaine touristique. Les investisseurs du Golfe en force L'une des particularités de cette rencontre est la diversité des nationalités des grands dirigeants de l'industrie touristique et des investisseurs qui ont répondu présent, en particulier, d'importants fonds arabes, dont le plus important est au Qatar, présidé par son pdg, Nawaf Ali Abdelli. Les Américains et les Britanniques sont également de la partie, ainsi que les Espagnols, qui veulent désormais jouer le rôle d'accompagnateurs au Maroc, en raison de la crise que connaît le marché espagnol. Il est même question que le Maroc et l'Espagne collaborent sur divers aspects dont celui de la communication pour mieux réussir leurs objectifs. Enfin, le manque d'animation devrait être rattrapé par un nouveau concept de tourisme de niche. Celui-ci visera surtout le tourisme médical, nature, aventure et culturel, et entre en droite ligne avec la stratégie de promotion des arrières-pays. Il permettra d'une part, d'accélérer la concrétisation des contrats-programmes régionaux, mais aussi de cibler des investisseurs spécialisés sur ces niches d'avenir. Une convention entre la SMIT et les Espagnols La Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT) a signé, dans le cadre de cet évènement de taille, une convention avec la Société publique espagnole pour la gestion de l'innovation et des technologies touristiques (SEGITTUR). Il s'agit d'une convention cadre dans le domaine de l'innovation et de la recherche appliquée aux produits touristiques. Le montant du projet s'élève à 500.000 euros. La SEGITTUR y contribuera à hauteur de 25%, alors que le reste sera financé par le Fonds FEDER de l'Union européenne dans le cadre du programme POCTEFEX. Cet accord signé avec l'entité gouvernementale espagnole porte sur la création d'un réseau de clusters hispano-marocains dans le secteur touristique, notamment le tourisme culturel et interne, le tourisme rural et le tourisme nautique.