Les migrants marocains sont souvent confrontés à un déclassement professionnel dans les pays d'accueil, selon une étude publiée, mardi à Rabat, qui pointe du doigt une perte pour le Maroc en termes d'investissement dans l'éducation et pour le migrant lui-même. «Presque la moitié des migrants marocains n'acquièrent pas de nouvelles compétences pendant leur période migratoire, et s'ils en acquièrent, ils n'arrivent pas toujours à en profiter ou à les mettre en œuvre à leur retour sur le marché de l'emploi marocain», révèle cette étude élaborée dans le cadre du projet «Migration et compétences» de la Fondation européenne pour la formation (ETF), une agence de l'Union Européenne (UE). L'étude sur «le rôle des compétences dans le phénomène migratoire», réalisée en Arménie, en Géorgie et au Maroc en 2011 et 2012, note que ceux qui arrivent à profiter le plus d'une expérience migratoire sont ceux qui au départ sont déjà les mieux éduqués. Les personnes à faible niveau d'éducation et les femmes partent défavorisées dans la réussite de la migration au niveau professionnel, l'acquisition de nouvelles compétences, la réussite du retour et de réintégration sur le marché du travail local au Maroc, souligne l'étude. Dans ses recommandations, l'étude préconise que le phénomène migratoire doit être pris en considération dans les politiques publiques aussi bien dans le pays d'origine que dans les pays d'accueil, à fin de rendre la migration profitable aussi bien pour le migrant, le pays d'origine et le pays d'accueil. Elle préconise aussi la mise en œuvre d'un partenariat pour la mobilité entre UE et Maroc pour créer un cercle vertueux impliquant que le pays d'origine réponde aux pénuries de compétences du marché du travail du pays de destination.