En faisant avancer son projet de régionalisation, indépendamment des enjeux politiques et des conflits historiques, le Maroc envoie un signal fort à la communauté internationale. Il y a urgence et il n'y a plus de temps à perdre. Les choix stratégiques et régionaux du Maroc ne supportent plus aucun retard relatif à ce chantier. Chakib Benmoussa et son équipe ont déjà annoncé la couleur il y a quelques jours, en soumettant au souverain leur vision du développement économique et social dans les provinces du Sud, avec une position tranchée et des constats courageux. Et comme pour montrer qu'il ne s'agit pas d'une démarche isolée, mais bel et bien d'un plan d'action ficelé, le projet de loi relatif au découpage régional vient d'être remis dans le circuit législatif, pour être symboliquement la première loi phare de l'année 2013. D'une part, cette mesure permettra de prouver, à qui en douterait encore, que la régionalisation est en tête des priorités de l'année en cours, mais c'est aussi le moyen de jeter les bases de l'arsenal juridique devant servir aux prochaines élections et qui doit être adopté avant le renouvellement de la deuxième Chambre. Les conditions de réussite de ce projet semblent donc peu à peu se réunir, mais il en est une dont on ne pourra faire l'économie... et c'est que le déclic s'opère dans les mentalités et qu'on en finisse une bonne fois pour toutes avec le Maroc à deux, trois et même plus de vitesses, pour faire converger les efforts de tout un chacun vers un même objectif. Ce n'est pas un projet de loi, ni un rapport avec des recommandations qui feront la réussite du projet de régionalisation, mais bel et bien les Marocains qui le porteront à bout de bras. Pour y arriver, il faut commencer par réconcilier le citoyen avec les institutions locales, car c'est là que réside le véritable défi de la régionalisation.