Parfois, le hasard des calendriers peut être porteur de messages forts, à qui sait s'y arrêter et les décrypter. Cette semaine, deux faits marquants se dégagent du lot et comme par hasard, les deux concernent des hommes forts de l'Istiqlal. Commençons par celui d'hier, mercredi 9 janvier. Le tribunal de première instance de Rabat a rendu son verdict, après deux reports, dans l'affaire de la plainte pour la suspension de la 2e session du Conseil national du parti de l'Istiqlal, prévue les 11 et 12 janvier. Un verdict qui renforce Hamid Chabat en tant que leader du parti. 24h plus tôt, le très prestigieux groupe Financial Times, à travers son magazine «The Banker», sacrait Nizar Baraka, l'actuel ministre national de l'Economie et des finances, «meilleur ministre des Finances au Moyen-Orient» et «ministre des Finances de l'année 2012-Global Award». Côte à côte, ces deux actualités nourrissent chacune dans un sens le bras de fer qui oppose Chabat et Baraka dans les coulisses du parti. L'un est porté au sommet de la finance internationale, l'autre est renforcé dans son statut de leader. In fine, ce sont deux hommes que tout oppose dans le parcours et le style, mais qui sont réunis par les couleurs du doyen des partis marocains. Moralité, si le choix de la majorité s'est porté sur Chabat pour mener la phase de transition, il serait inapproprié de tourner le dos aux porte-drapeaux du parti et du Maroc, sous prétexte qu'ils appartiennent à la famille El Fassi. Pour un parti en pleine mutation comme l'Istiqlal, il y a de la place pour Baraka comme pour Chabat ou Douiri ou encore Hejira... parce que nous n'avons pas besoin de plusieurs attaquants dans un match politique, les postes de défenseur, de milieu de terrain et d'ailier sont tout aussi importants pour l'équilibre et pour la montée en charge.