Les dépenses budgétaires pour les élections sont estimées à 1,5 milliard de DH. Ce budget provisionnel qui peut être amené à augmenter n'est pas le seul gros chiffre des échéances prévues le 8 septembre prochain. Trois élections, législatives, communales, régionales, auront lieu le même jour au Maroc, soit le 8 septembre. Pandémie de la Covid-19 oblige, mais pas seulement ! Le couplage des scrutins est également motivé par des raisons de logistique et de budget. Malgré cela, les échéances vont coûter cher au contribuable. En effet, les dépenses budgétaires pour les élections sont estimées à 1,5 milliard de DH. Un montant qui pourrait être revu à la hausse car les charges sont importantes. Financement des campagnes électorales, mobilisation exceptionnelle des ressources humaines... la facture sera forcément salée, même si certains observateurs estiment que le budget aurait pu être beaucoup plus conséquent s'il n'y avait pas eu de couplage des élections. Ceci, à l'exception des élections de la Chambre des conseillers qui devront attendre puisqu'il s'agit d'un scrutin à suffrage indirect avec la participation de grands électeurs. Pour rappel, les élections législatives de 2016 avaient coûté à l'Etat la bagatelle de 248,99 millions de dirhams (MDH) soit 99,6 % du montant prévu, fixé par arrêté du Chef du gouvernement à 250 MDH. Dans le détail, les 29 formations politiques en lice ont reçu, chacune, deux montants dont une somme de 750.000 DH en guise de soutien en matière de frais de campagne. Un second montant a été versé aux partis au prorata des résultats des élections. En 2021, le schéma devrait être le même, ce qui alourdit l'ardoise des votes, mais ce n'est pas tout. Il faudra aussi assurer la logistique au niveau des bureaux de vote pour les 17.983.490 personnes sont inscrites sur les listes. Il reste pour autant à voir combien de citoyens se déplaceront le jour J pour voter ?) Une seule certitude: les statistiques des listes électorales arrêtées au 30 juillet 2021 montrent une progression de 2.280.898 électeurs en 5 ans, soit 14,5% par rapport aux listes arrêtées pour les élections législatives de 2016. Par catégories d'âge, les 60+ ainsi que les 35-44 sont les plus présents sur les listes. Ils sont suivis des 45-54 et 25-34. La tranche 55-59, elle, s'est peu mobilisée. Et si les 18-24 ont fait pareil comme le craignaient beaucoup d'observateurs, qui regrettaient déjà le manque d'implication politique des jeunes, il faut noter qu'une grande partie de ces nouveaux inscrits sont les jeunes de 18 à 24. Par ailleurs, l'on ignore encore quel sera le taux de participation à ces élections, prévues dans les prochains jours, mais on sait en revanche qu'il faudra prendre en charge plus de 4.500 observateurs d'ONG marocaines, dont le CNDH avec plus de 500 observateurs. Ils seront répartis sur les 12 régions du Royaume. A cela, s'ajoutent près de 70 observateurs internationaux représentant quelques 14 ONG internationales et deux parlements internationaux qui visiteront le Maroc pour effectuer l'observation neutre et indépendante des élections. Avant cela, il est à souligner que le format adopté cette année pour la campagne électorale, en plus du couplage des élections, devraient permettre à l'Etat de faire des économies. En effet, en lieu et place des meetings et rassemblements classiques qui mobilisaient des foules immenses, nécessitant un déploiement sécuritaire coûteux de la part des forces de l'ordre, les formations politiques sont forcées de s'appuyer sur le digital pour aller à la rencontre de leurs militants. Une nouvelle approche qui a de nombreuses vertus, si l'on en croit les spécialistes. C'est du moins ce que croit savoir Ali Hassan Eddehbi, Directeur général Avant-Garde – Global Design Agency, pour qui les médias sociaux ont une idée sur notre âge, nos opinions et nos envies. «Une bonne stratégie de ciblage marketing permet d'atteindre un maximum d'audience parmi son cœur de cible et ceci transforme les résultats en termes de conversion/acquisition» dit-t-il. L'expert rappelle par ailleurs que l'objectif d'une campagne électorale digitale, tout comme la campagne «physique», n'est pas de faire changer d'avis, en deux ou trois semaines, à un électeur décidé pour voter en faveur d'un parti A, à basculer vers une autre formation politique. «Le rôle d'une campagne électorale est d'abord de fidéliser l'électorat existant, puis d'aller prospecter au maximum pour «acquérir» tous ceux qui ont une prédisposition pour les idées d'un parti X et qui pourraient passer à l'acte à la dernière minute », explique-t-il. Prés de 7.000 candidatures On en sait un peu plus sur les chiffres relatifs aux candidatures pour les élections prévues au Maroc le 8 septembre prochain. Selon les données rendues publiques par le ministère de l'intérieur, 1.704 listes comprenant 6.815 candidatures ont été reçues, soit une moyenne nationale de plus de 17 candidatures pour chaque siège parlementaire. Elles se répartissent sur 5.046 candidates et candidats pour les listes locales et 1.769 candidates et candidats pour les listes régionales. En termes de répartition par genre, l'intérieur note que les candidatures féminines enregistrées pour l'élection des membres de la Chambre des représentants, s'élèvent à 2.329 au total, soit 34,17% du nombre total de candidatures avant d'ajouter que 97 listes de candidatures soumises pour les circonscriptions électorales locales sont dirigées par des candidates en qualité de mandataires de listes. Dans le même sillage, et concernant le profil professionnel des prétendants, on apprend que 225 candidates et candidats sont des parlementaires exerçant actuellement leurs fonctions, dont 206 député(e)s et 19 conseiller(e)s. En nombre de candidatures, le RNI est en tête avec 25.492 candidats, soit 16,18%. Il est suivi par le PAM (21.187 candidats, 13,45%), l'Istiqlal (19.845 candidats, 12,59 %), l'USFP (8,22%), le PPS (7,76%), l'UC (5,53%) et le PJD (8.681 candidats, soit 5,51%). Quant aux candidats sans affiliation politique qui se sont porté candidats, leur nombre ne dépasse pas 1.002 candidats, précise-t-on. Le département d'Abdelouafi Laftit informe aussi que le PJD, le PAM, l'Istiqlal et le RNI ont déposé, chacun, 92 listes avec 305 candidatures pour les circonscriptions locales et 12 listes avec 90 candidatures pour les circonscriptions régionales. En ce qui concerne l'élection des membres des conseils communaux et préfectoraux, le nombre de candidatures déposées au niveau national s'élève à 157.569 candidatures, dont 62.793 sous forme de listes et 94.776 sous forme de candidatures individuelles, soit une moyenne nationale de près de 5 candidatures pour chaque siège et une hausse de plus de 20% par rapport à 2015. Pour ce qui est de l'élection des membres des conseils régionaux (678 sièges), le nombre total de listes de candidatures soumises à leur tirage s'élève à 1.123 listes comprenant 9.892 candidatures dont 3.936 candidates. Khadim Mbaye / Les Inspirations ECO