L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis en garde, jeudi, contre les risques que fait courir l'inégalité vaccinale à la reprise plus rapide qu'attendue du commerce mondial après le choc de la pandémie. « Le commerce mondial s'est remis plus rapidement que prévu depuis le second semestre de 2020 après avoir chuté lourdement lors de la première vague de la pandémie », a souligné la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, dans sa présentation du rapport semi-annuel sur le commerce mondial aux pays membres. Selon les prévisions les plus récentes de l'organisation, le volume du commerce de marchandises devrait augmenter de 8% en 2021 et de 4% en 2022. Les volumes d'échanges de marchandises ont dépassé leur niveau pré-pandémie plus tôt cette année. En revanche, les services ont plus de mal à se remettre en raisons des restrictions qui continuent d'affecter voyages et transports, a souligné Okonjo-Iweala. Ce tableau optimiste masque de fortes disparités, relève l'OMC. « Comme c'est le cas pour l'économie en général, les performances commerciales divergent fortement selon les régions, et l'accès inégal aux vaccins anti-Covid 19 est l'une des raisons majeures de ces disparités », a rappelé la directrice générale. Mardi, le FMI avait souligné dans ses nouvelles prévisions économiques mondiales que l'accès aux vaccins creuse les inégalités dans la reprise économique. Arrivée à la tête de l'OMC depuis mars, l'ancienne ministre nigériane des finances s'est donnée comme priorité de mettre l'OMC au coeur de la lutte contre la pandémie, en tentant de faciliter les moyens d'augmenter la production de vaccins. Mais des pays membres très divisés sur la question de la levée temporaire des brevets sur les vaccins limitent pour l'heure ses ambitions. Cette semaine encore, malgré de long débats entre pays membres il n'y a pas eu de progrès significatifs sur ce dossier. « Echouer à assurer un accès mondial aux vaccins pose de sérieux risques à l'économie mondiale et à la santé publique », a mis en garde la directrice générale, rappelant que les pays pauvres avaient jusqu'ici pu à peine vacciner 1% de leur population quand les plus riches trompettent avoir franchi la barre des 50%. La directrice générale a convoqué à deux reprises déjà tous les acteurs impliqués dans la production de vaccins pour tenter de trouver les moyens d'accélérer les choses comme par exemple en identifiant les goulots d'étranglements qui ralentisse le commerce des ingrédients des vaccins ou autres barrières douanières ou non. Le « commerce à été une force pour le bien en permettant l'accès à du matériel des équipements médicaux », a affirmé Mme Ngozi Okonjo-Iweala, précisant que le commerce de fournitures médicales a augmenté de 16% en 2020 et celui d'équipements de protection personnelle de 50% quand le reste du commerce mondial baissait.