Ce qui devait advenir est advenu. Un autre épisode de la série «Vote sanction» s'est déroulé ce week-end devant des observateurs qui ne connaissaient que trop bien le fin mot d'une intrigue désormais redondante. Cela avait commencé lorsqu'en novembre dernier les électeurs ont exprimé un besoin clair de renouveau en procédant à ce qui a été interprété comme un vote sanction, avec un résultat qui en a surpris plus d'un, le PJD ressortant en tête des suffrages. La gifle pour des partis comme l'Istiqlal et l'USFP, a été historique. L'un a choisi de se remettre sur pied tout en participant au gouvernement, pendant que l'autre a opté pour l'opposition. Dans les deux cas, nous avons assisté à un scénario quasi identique, avec la désignation de deux nouveaux leaders, qui se rejoignent dans le style et dans le discours. À ceci près que dans le cas de l'Istiqlal, Chabat était le symbole d'un ascenseur social qui fonctionne, de l'égalité des chances et donc le contre-exemple de l'élitisme dont était accusé le parti, quand il s'agissait de choisir ses dirigeants. En fin de compte, son élection a été un vote sanction contre l'image d'un Istiqlal aux cheveux grisonnants. Ce week-end, on dirait que les congressistes de l'USFP ont inconsciemment suivi le même processus, optant pour un vote sanction contre une certaine «gauche anachronique». Toutefois, la différence par rapport à l'Istiqlal a trait au fait que Chabat a été porté par une partie des piliers du parti, comme dans les films où le second rôle est parfois plus déterminant dans le déroulement de l'intrigue que le rôle principal. Autrement dit, pendant que Chabat va occuper la scène médiatique, les cadres s'occuperont de la réforme du parti. Dans le cas de l'USFP, ce n'est pas transposable. D'ailleurs, les annonces de démission et les menaces de scission n'ont pas tardé. On se demande jusqu'où nous ménera la série «votes sanction». Entre le show politique, qui n'apportera que de la poudre aux yeux et l'aggravation de la balkanisation des partis, suite à d'éventuelles scissions, c'est l'électeur que l'on risque de perdre définitivement.