Quelques jours après la clôture de la 5e édition du Salon international du cuir, MaroCuir, qui s'est tenu du 4 au 6 octobre, l'heure est au bilan. «Durant le salon, les professionnels du cuir ont pu nouer de bons contacts tant avec les marchés traditionnels que sont les pays européens qu'avec quelques nouveaux marchés. Donneurs d'ordre comme industriels marocains sont ainsi satisfaits des résultats obtenus», déclare d'emblée Mohamed Amaiz, président de la Fédération marocaine des industries du cuir (Fedic). Du côté des marchés traditionnels, de sérieux contacts ont ainsi été pris auprès de donneurs d'ordre français, espagnols et italiens. Promesses de commandes et demandes d'échantillons en particulier de la part d'industriels français et espagnols permettent aux professionnels marocains du cuir de garder espoir pour finir l'année sur une note moins négative qu'elle n'avait commencé. Ce sont, toutefois, surtout les contacts engagés avec d'éventuels donneurs d'ordre provenant de nouveaux marchés qui importent aujourd'hui pour le secteur. Touchée sérieusement par la crise, l'Europe commande moins qu'avant. Le consommateur européen se serre la ceinture et réduit son budget chaussures, maroquinerie ou encore vêtements en cuir. Le secteur du cuir marocain tente donc le tout pour le tout, en scrutant dorénavant vers de nouvelles frontières et notamment le marché subsaharien et maghrébin. Le contrat programme 2013-2020 toujours en cours d'élaboration «Sur les nouveaux marchés que nous souhaitons conquérir, nous avons établi des contacts concrets, en particulier avec le Cameroun, la Libye et l'Algérie en termes de demande d'échantillons» explique Mohamed Amaiz. Il est devenu plus que nécessaire pour le secteur marocain du cuir de diversifier sa clientèle. La FEDIC s'est notamment engagée dans une stratégie de diversification, qui mise essentiellement sur les pays subsahariens et le monde arabe, par ailleurs particulièrement ciblés lors de cette 5e édition de MaroCuir. «Nous espérons redresser la barre d'ici la fin de l'année», affirme Mohamed Amaiz. En parallèle de son plan d'action de diversification, la FEDIC prépare actuellement un contrat-programme pour le secteur qu'elle doit présenter d'ici la fin de l'année à son ministère de tutelle, soit le ministère de l'Industrie, chapeauté par Abdelkader Aâmara. Présent à l'inauguration de MaroCuir, ce dernier a d'ailleurs renouvelé son soutien au secteur. Le contrat-programme, qui doit courir de 2013 à 2020, doit permettre au secteur de se renforcer à travers divers plans d'action. Gageons qu'une fois finalisé, ce contrat-programme entre le gouvernement et les professionnels du cuir mettra un coup d'accélérateur à la modernisation de la filiale. Rappelons que plusieurs chantiers sont lancés, avec le soutien du ministère, dont la mise en place d'une Bourse du cuir permettant aux acheteurs de limiter les intermédiaires, la création d'un district dédié au cuir de 50 ha dans la zone industrielle de Ras El Ma, dans la région de Fès ou encore l'introduction d'un label Qualité Fedic. Rappelons enfin que le début de l'année n'a pas été très prolifique pour le cuir marocain. Alors que les exportations ont atteint un chiffre d'affaires de 3,2 MMDH à fin 2011, avec une légère croissance de 2% par rapport à 2010, le secteur a entamé l'année 2012 avec une baisse de 5% de ses exportations. À fin juillet, les exportations du secteur (toutes branches confondues) accusent même une baisse de 17%. La filière chaussures est la plus touchée, avec - 20% d'exportations.