Alors que le ministre néerlandais des Finances Wopke Hoekstra a jugé en fin de semaine dernière que la survie de Air France-KLM pouvait être en jeu, Jean-Baptiste Djebbari, ministre français des Transports a estimé, lundi dans une intervention sur Europe 1, que le groupe est «déjà en train de faire des ajustements substantiels» face à la crise. «La critique, la remarque sous-jacente du ministre néerlandais, c'est le fait que dans un environnement très dégradé le groupe ne fait peut être pas assez pour être compétitif», a ajouté Djebbari. Ce dernier a, par ailleurs, rappelé les plans de suppressions d'emplois annoncés par les deux compagnies. La survie de l'alliance aérienne Air France-KLM, mise à mal par la pandémie de Covid-19, n'est pas acquise si la crise économique actuelle se poursuit, avait déclaré dimanche Hoekstra. «Ce n'est pas automatique», a-t-il estimé en rappelant l'importance de réduire les coûts. Le ministre français a estimé que les suppressions d'emplois sont un effort «pour l'instant proportionné au scénario» de reprise du trafic envisagé tout en ajoutant que pour autant «personne ne sait dire à quoi ressemblera le trafic de début 2021». Air France a annoncé qu'elle allait supprimer 7.580 emplois d'ici à fin 2022 et KLM jusqu'à 5.000. Interrogé par ailleurs sur une des mesures préconisées par la convention citoyenne pour le climat prévoyant une écocontribution pour les compagnies aériennes de 4,2 milliards d'euros, le ministre a estimé qu'elle aurait des effets «tout à fait délétères» pour le secteur. Une telle taxe aurait pour conséquences d'«achever un secteur qui est déjà à terre et ensuite (d')en faire un mode de transport pour les riches», a-t-il poursuivi, précisant qu'elle entraînerait la perte de «150.000 emplois» et le «réenclavement de territoires qui aujourd'hui survivent aussi par l'aérien». Selon le journal La Tribune, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a présenté aux acteurs du transport aérien une étude d'impact des propositions de la convention. Elle estime que l'écocontribution provoquerait la suppression de 120.000 à 150.000 emplois directs dans le secteur. «Il y aura un projet de loi début 2021 qui va reprendre l'ensemble des mesures de la convention citoyenne, il y aura un débat démocratique», a ajouté Jean-Baptiste Djebbari. Sami Nemli avec agence / Les Inspirations Eco