Pour mettre en œuvre sa feuille de route à travers laquelle elle veut devenir le numéro 1 de l'hydrogène vert dans le monde, la première économie de l'UE a décidé d'investir 9 milliards d'euros dont 2 milliards en faveur de ses partenaires étrangers. L'Allemagne tisse sa toile dans le power-to-x ! Pour mettre en œuvre sa feuille de route à travers laquelle elle veut devenir le numéro 1 de l'hydrogène vert dans le monde, la première économie de l'UE a décidé d'investir 9 milliards d'euros, soit près de 100 milliards de DH, dont 2 milliards (22 milliards de DH) en faveur de fournisseurs étrangers, parmi lesquels le Maroc occupe une place de choix. D'ailleurs, ce choix stratégique, annoncé il y a maintenant près de deux ans via le PAREMA (Partenariat énergétique Maroco-Allemand), a été officiellement scellé la semaine dernière (le 10 juin à Berlin) par un accord signé par Zohour Alaoui, ambassadeur du Maroc en Allemagne (représentant Aziz Rabbah, ministre de l'énergie, des mines et de l'environnement), et Gerd Müller, ministre fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, en présence de Peter Altmaier, ministre allemand de l'Economie, Svenja Schulze, ministre allemand de l'Environnement, de l'Education et de la Recherche et d'Anja Karliczek, Secrétaire d'Etat allemand au ministère des Transports et des Infrastructures numériques. Cet accord, qui lie donc le ministère allemand de la Coopération économique et du développement et le ministère marocain de l'Energie, des mines et de l'environnement, vise à développer le secteur de la production d'hydrogène vert en mettant en place des projets de recherche et d'investissement dans l'utilisation de cette matière, source d'énergie écologique. Deux projets bien lancés Pour commencer, deux premiers projets, qui ont été déjà annoncés dans la déclaration d'intention, seront mis en œuvre dans le cadre de la coopération économique entre le Maroc et l'Allemagne. Il s'agit, d'un côté, du projet «Power-to-x» pour la production d'hydrogène vert proposé par Masen (Agence marocaine de l'énergie durable); et de l'autre, de la mise en place d'une plateforme de recherche sur le «Power-to-x», le transfert de connaissances et le renforcement des compétences en partenariat avec l'Iresen (Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles). Si Masen n'a pas encore identifié et communiqué le nom du site où elle va faire la production, l'Irensen lui a déjà commencé à aménager son centre de recherche «Power-to-x». «La finalisation de la mise en place de notre centre de recherche est en cours au sein du Green Energy Park à Benguerir. Les collaborateurs qui vont travailler sur le site sont également en train d'être recrutés. Ils suivront ensuite des formations, et nous pensons que, malgré l'arrêt de trois mois dû par la pandémie du Covid-19, nous serons opérationnels d'ici la fin de l'année», détaille Badr Ikken, le Directeur général de l'Iresen. Objectif : capter 2 à 4% de la demande mondiale Autrement dit, 2021 sera certainement l'année de démarrage officiel du «Power-to-x», une nouvelle source d'énergie non-polluante très prometteuse sur laquelle le Maroc est en train d'élaborer une feuille de route. Un plan de développement qui lui permettra, d'une part, de répondre aux sollicitations de l'Allemagne et d'autres importateurs potentiels. En effet, deux études présentées l'année dernière par trois instituts de recherche allemands Fraunhofer (IMWS, IGB et ISI), ont révélé que grâce à sa situation géographique privilégiée et son potentiel exceptionnel en énergies éolienne et solaire, le Maroc pourrait capter une part non négligeable de la demande de Power-to-x, estimée entre 2 et 4% de la demande mondiale en 2030. A travers ce plan, le Maroc cherche également, d'autre part, à développer des applications relatives à la production de l'hydrogène, au stockage, à la mobilité électrique et à la production de molécules vertes, en particulier l'ammoniac et les carburants synthétiques. Mais également, d'avoir une idée sur le potentiel de développement du Power-to-x dans des secteurs comme l'industrie, le transport, le résidentiel, le stockage de l'énergie et la production de fertilisants phosphatés. Ce qui lui permettra d'accélérer le processus de décarbonisation de son économie.