De la présentation des résultats semestriels de BMCE Bank, hier lundi, on retiendra, en substance, le grand effort de provisionnement, qui s'est poursuivi pour la seconde année consécutive (plus de 500 millions de DH au premier semestre 2012). Ce renforcement du coût du risque de la banque a grevé le résultat net comptable du 1er semestre, qui s'est effondré de 30,3% par rapport à fin juin 2011, à près de 320 millions de DH. À périmètre constant, le coût du risque s'est ainsi apprécié de 107% pour dépasser le milliard de DH. Cette flambée est imputable, selon le «senior management» du groupe BMCE Bank, au retraitement IFRS lié aux provisions de plus de 300 millions de DH sur l'activité de Bank Of Africa (BOA). Le reste est réparti entre autre sur l'activité au Maroc, qui évolue dans une conjoncture délicate qui appelle à la prudence. L'autre fait marquant du premier semestre de cette année est la montée des contributions des filiales étrangères (africaines et européennes) dans la contribution au RNPG. À fin juin, l'activité à l'étranger représente désormais 35% des bénéfices consolidés du groupe (contre seulement 14% en 2011). Son résultat se monte à 125,5 MDH, en hausse de 70%. Dans le détail, l'activité en Afrique croît de 33% à fin juin à 93,6 MDH et voit sa contribution au résultat net du groupe passer de 14 à 26%. La bonne nouvelle est la relance de l'activité en Europe, qui sort enfin la tête de l'eau. En effet, après plusieurs exercices de vaches maigres, l'activité européenne réalise un résultat de près de 32 MDH, en forte hausse de 824% en glissement annuel. Désormais, elle contribue à hauteur de 9% dans le RNPG, contre seulement 1% en juin 2011. D'ailleurs, le management du groupe entend entamer une certaine convergence des activités européennes pour plus de synergie, notamment entre Madrid, Londres et Paris, à travers une plateforme intégrée. Cela dit, l'activité à l'étranger affiche une croissance à deux chiffres, contrairement à celle au Maroc, qui accuse d'une baisse conséquente, tant au niveau des performances que de la contribution. À fin juin, le résultat des activités au Maroc se chiffrait à 234,6 MDH, en baisse de 47%, principalement dominé par les réalisations de BMCE bank SA, suivies des activités filialisées. La contribution au résultat consolidé des activités au Maroc passe ainsi de 86% en juin 2011 à 65% au terme des six premiers mois de cette année. Pour sa part, le PNB consolidé s'est hissé de 8% à 4,37 MMDH à fin juin 2012. Cette évolution intègre une hausse de la marge sur intérêt de 7% à 2,76 MMDH, une amélioration de la marge sur commission de 19,6%, à 772,3 MDH et une progression du résultat d'autres activités de 46,5% à 220 MDH, ainsi qu'une dégradation du résultat des activités de marché de 7,7%, à 624 MDH. En gros, le pari actuel du groupe bancaire est d'avoir une activité moins consommatrice de fonds propres, moins risquée, davantage orientée vers le commerce extérieur et dans le prolongement de la politique d'expansion en Afrique. L'activité commerciale en hausse En dépit d'une évolution favorable des indicateurs de l'activité, le Groupe BMCE Bank affiche un résultat en forte régression sous l'effet de l'accroissement du coût du risque. En effet, l'encours net des crédits consolidés s'est amélioré de 6,4%, comparativement à décembre 2011, pour s'établir à 129,1 MMDH. En brut, l'encours est polarisé à hauteur de 69,4% par la banque au Maroc, de 29,8% par l'activité à l'international et de 0,8% par les services financiers spécialisés. Reflétant les tensions sur les liquidités bancaires, les dettes consolidées envers la clientelle ont subi une régression de 3,1% à 134,9 MMDH. La part non rémunérée représente quant à elle 41,9% de l'encours total contre 42,8% à fin 2011. Sur le volet portefeuille de placement, l'actif financier en valeur de marché par le résultat a évolué de 1,2% à 32,1 MMDH tiré essentiellement par une augmentation des titres de créances négociables de 40,7% à 10,5 MMDH. Dans ce sillage, le PNB consolidé se hisse de 8% à 4.379,9 MDH par rapport à fin juin 2011. Quant aux charges générales d'exploitation, elles ont augmenté de 7,4% à 2.603,8 MDH, déterminant un coefficient d'exploitation de 59,4%, en stagnation par rapport à une année auparavant. En social, le PNB se bonifie de 12,7% à 2.423,5 MDH. Cette augmentation intègre une hausse des charges générales d'exploitation de 0,8%, le résultat brut d'exploitation progresse de 30% à 1.146,8 MDH. Dans ces conditions, le coefficient d'exploitation ressort en amélioration à 52,7% contre 58,9% en juin 2011. Côté risque, les dotations aux provisions pour les créances en souffrance nettes de reprises se sont fortement aggravées à 498,8 MDH contre 230,5 MDH une année auparavant. Ainsi, le taux de contentieux s'établit à 5% pour un taux de provisionnement de 72%. Enfin et en dépit d'un fort alourdissement du coût du risque, le résultat net se hisse de 4,8% à 545,8 MDH.