Lesieur Cristal parvient à redresser la barre au terme des six premiers mois de cette année. En effet, après le déficit accusé à la même période un an auparavant, l'industriel renoue avec les bénéfices. À fin juin, le résultat net consolidé (dont part du groupe) s'établit à 39 MDH contre -40 MDH il y a un an. Néanmoins, Lesieur Cristal, à l'instar des industries nationales, a évolué au cours de la première partie de 2012 dans un environnement plutôt mitigé. Durant cette période, le marché a fait face à une tendance haussière des cours des huiles brutes de soja, (+11% par rapport à fin 2011) d'une part et d'autre part au ralentissement du rythme de la croissance économique dès fin avril. Une décélération provenant essentiellement du secteur primaire, marqué par les effets de la sécheresse. Parallèlement, Lesieur Cristal fait état d'une forte concurrence axée sur le prix, ainsi que d'une entrée massive des produits de contrebande via la zone orientale. Dans ce contexte, et après une année 2011 caractérisée par la non répercussion de la hausse des prix des matières premières sur le prix de vente au consommateur, Lesieur réalise un chiffre d'affaires de plus de 2 MMDH, en hausse de 20% comparé à juin 2011. L'excédent brut d'exploitation (EBE) s'établit à 144 MDH (contre une insuffisance de 28 MDH en 2011). De facto, le résultat d'exploitation se ressaisit à 118 MDH. Selon le management, «le fort redressement du résultat d'exploitation est induit d'une part par l'alignement progressif de la structure des prix de vente avec ceux de la matière première et d'autre part par la maîtrise des coûts opérationnels». Marges En termes de perspectives, et capitalisant sur son nouveau partenariat capitalistique avec Sofiprotéol, Lesieur Cristal a mis en place un plan stratégique sur la période 2012-2014, axé essentiellement sur la consolidation de son leadership, grâce notamment au maillage et à l'efficience de son réseau de distribution, ainsi qu'aux performances industrielles de son outil de production. De plus, notons que l'industriel entend préserver ses marges en maintenant une corrélation entre les prix des matières premières et les prix de vente pratiqués. À ce titre, Lesieur pourrait compter sur le savoir faire de son actionnaire de référence en matière de développement de l'amont agricole, pour réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés internationaux (notamment pour le tournesol). Cependant, Lesieur devrait faire face à une conjoncture marquée par l'envolée des cours de l'huile brute et par le ralentissement de la croissance économique.