Rabat et Madrid entendent profiter du climat favorable qui souffle sur leurs relations pour les renforcer. Un «nouvel élan» que le Maroc et l'Espagne espèrent insuffler dans le cadre du Forum parlementaire maroco-espagnol, prévu ce 5 septembre à Rabat. Cette rencontre mobilisera les plus hautes autorités des institutions législatives des deux pays. À savoir, côté marocain, Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah, présidents des deux Chambres (des représentants et des conseillers), et leurs homologues espagnols Jesús María Posada Moreno et Pío García-Escudero Márquez. Pour les parlementaires marocains et espagnols, ce forum est également synonyme de rapprochement, à travers les différentes questions, d'ordre politique, économique et sécuritaire qui y seront évoquées. Sur tous ces volets, les deux voisins montrent une entente quasi-parfaite ces derniers temps. La récente visite que vient d'effectuer le directeur général de la DGSN marocaine dans la péninsule ibérique, en est une illustration. Les deux délégations qui ont qualifié d'«excellente» la coopération sécuritaire entre les deux pays, ont abordé plusieurs sujets qui rythment leur collaboration. Notamment, la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, le crime organisé et les réseaux de trafic d'êtres humains. Sur tous ces points, Ignacio Cosido, le directeur de la police espagnole s'est réjoui du niveau du partenariat dans les efforts menés par les services des deux pays. L'Espagne et le Maroc ont également convenu de renforcer leur coopération dans la formation. En effet, l'école de police d'Avila en Castille, accueillera de jeunes policiers marocains, alors que les limiers espagnols bénéficieront de cours en arabe dispensés par des professeurs marocains. Une manière pour les services sécuritaires des deux pays de faire face à l'immigration clandestine, mais aussi de faciliter la gestion de leur communauté établie aux deux bords de la méditerranée. Côté politique, les parlementaires réfléchiront sur les moyens de renforcer les «bonnes» relations qui prévalent actuellement sur l'axe Rabat-Madrid. Avec les derniers développements sur le dossier du Sahara, il s'agira de savoir quelle sera la position espagnole, après les critiques formulées en juin dernier par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo. Lors de sa première visite officielle au Maroc, le chef de la diplomatie espagnole avait reproché à l'envoyé personnel du SG de l'ONU, de trop «s'intéresser à des sujets accessoires», tout en l'invitant à ce qu'il avance «plus rapidement et à se concentrer sur les sujets centraux». Une critique ouverte adressée à Christopher Ross, qui tranchait radicalement avec la retenue et la neutralité observées habituellement par l'Espagne sur ce dossier. Sur le plan économique, le défilé des hommes d'affaires espagnols se poursuit au Maroc, à la recherche de débouchés. Face à la crise, le royaume représente plus que jamais un marché de secours pour les investisseurs ibériques. À ce propos, la prochaine commission mixte maroco-espagnole, annoncée pour début octobre, sera déterminante, pour ouvrir la voie à un nouveau partenariat entre les deux royaumes.