RedOne & khaled Les Echos quotidien : Comment s'est déroulée votre rencontre ? RedOne : C'était lors du dernier festival de Mawazine, l'association «Maroc Cultures» nous a mis en contact et l'idée d'une collaboration a coulé de source juste après. En tout cas, je suis très fier de cette collaboration. Khaled : J'ai beaucoup souhaité cette collaboration et je suis très content qu'elle ait enfin pu voir le jour. Le plus beau dans l'histoire, c'est que tout cela s'est passé au Maroc que je considère mon pays. Et non aux Etats-Unis ou en Suède via la maison de disques qu'on a en commun... Parlez-nous de votre collaboration... RedOne : Nous sommes en train de réaliser un album dont la sortie est prévue pour septembre prochain, que je qualifierai - personnellement - de puissant, et dont je suis très satisfait. Il est intéressant d'ailleurs de constater qu'il est en passe de devenir un vrai succès sans avoir même commencé la promo. Khaled : Cet album est très particulier pour moi du fait que c'est le premier album que j'enregistre au Maroc et non à l'étranger. La majorité des chansons ont été enregistrées à Tétouan. Il y en a eu, cela dit, qui ont été réalisées à l'étranger comme le single «C'est la vie» , enregistré à Stockholm, et ce, dans un souci de lancement. Un lancement qui a été réussi d'ailleurs, puisque le single a été classé premier sur la radio NRJ Sweden. Il est actuellement 6e en France et continue son ascension. En quoi consiste cet album ? Khaled : C'est un opus de 13 pistes. Un mélange détonnant de beaucoup de styles et de featuring marocains et américains que nous préférons taire pour l'instant. Pour ce qui est des styles, ça peut aller du raï, jusqu'au r'n'b en passant par le reggae. Il y a même des sonorités andalouses et reggada dans la composition de cet album. Avez-vous prévu un video clip pour cet album ? Khaled : Justement, l'enregistrement du vidéo clip «C'est la vie» est prévu pour ce week-end en France. Qu'en est-il pour la tournée ? Khaled : Pour l'instant, cela reste un projet sur lequel nous réfléchissons ensemble puisque c'est un projet colossal. Nous prenons le temps d'abord de profiter de l'enregistrement et de la sortie de cet album, qui sont un vrai bonheur quand on voit l'engouement du public En tant que talents maghrébins ayant réussi sur le plan international, quelles sont selon vous les pistes pour concrétiser une renaissance de l'industrie musicale au Maghreb et au Maroc spécialement ? RedOne : Je pense que le Maroc regorge de talents. Il y a un potentiel énorme chez la jeunesse marocaine, mais il y a une réforme à mener, et ce, sur deux niveaux. D'abord l'éducation, puis le système de la production artistique et musicale. Malheureusement, on ne peut pas se targuer d'une vraie production musicale. Puisqu'il est impossible pour un artiste musicien de vivre de son art, ce qui représente un vrai gâchis de talents mais aussi de production du patrimoine pour le Maroc. Khaled : Ce manque d'une vraie production musicale est aussi à l'origine de l'exploitation d'artistes talentueux, si je peux parler de ma propre expérience. Il y a pourtant beaucoup de maisons de disques internationales présentes et très intéressées par le Maghreb, à même de structurer le champ de la production musicale. À mon avis, on peut aussi profiter de l'expérience de l'industrie du film au Maroc, pour généraliser pour la musique. Il y a des blockbusters qui se fabriquent au Maroc ! C'est qu'il y a du potentiel qui peut être investi pour l'industrie musicale. Propos recueillis par Athar Housni