Il se nomme Chadbourne & Parke et vient de remporter deux gros contrats de conseil au Maroc dans le secteur des énergies renouvelables. Le cabinet d'avocats d'affaires américain conseillera en effet l'Office national de l'électricité (ONE) dans deux grands projets énergétiques. Le dernier marché décroché concerne le parc éolien de Tarfaya, d'une puissance installée visée de 300MW. Le «closing» financier de ce projet, vu comme l'une des plus grandes initiatives industrielles éoliennes du continent, a été finalisé en fin de semaine dernière. En lice, les banques ayant répondu à l'appel de fonds sont Attijariwafa bank, Banque Populaire et la Banque Marocaine du Commerce Extérieur. 350 M$, c'est donc ce que devrait coûter la réalisation de ce futur joyau technologique et énergétique. La mise en service est prévue dès 2013 et les travaux devraient être lancés par le consortium vainqueur du projet. Le groupement est composé de Nareva Renouvelables, la filiale de la SNI spécialisée dans les nouvelles énergies et de Kharabel FZE, filiale du groupe émirati International Power (IP). En avril dernier déjà, l'ONE concluait un contrat de rachat de l'énergie que devrait produire la ferme, pour les vingt prochaines années à venir. Ce projet permettra le renforcement des moyens de production d'origine éolienne et du réseau d'interconnexion de la région de Tarfaya. Il comprend le développement, le financement, la conception, l'ingénierie, la fourniture, la construction et la mise en service d'un parc éolien d'une puissance totale de 300 MW. La mise en service se fera par tranche minimale de 50 MW, avant que la totalité des capacités du parc ne soit opérationnelle dès le premier semestre de l'année prochaine. Selon Robin Mizrahi, chef de projet chez Chadbourne & Parke, basé à la représentation londonienne de l'enseigne, «ce contrat nous aidera à renforcer la présence du cabinet sur le marché nord africain, en l'occurrence dans le secteur énergétique». Le parc éolien de Tarfaya est développé dans le cadre du programme éolien marocain, qui vise la réalisation de parcs éoliens d'une puissance totale installée de 2.000 MW à l'horizon 2020. L'ONE vient d'ailleurs de lancer la seconde phase de développement de ce dispositif en énergie éolienne, avec 1.000 MW ciblés. L'Office national de l'électricité a procédé, fin juin dernier, à l'ouverture en séance publique des dossiers de candidature pour la pré-qualification relative au projet éolien intégré de 850 MW. JLEC aussi Ce n'est par ailleurs pas le premier projet que l'enseigne américaine accompagne au Maroc, dans ce même secteur. Force est d'ailleurs de constater que Chadbourne & Parke est un grand habitué des dossiers marocains. Le cabinet a en effet également conseillé l'ONE dans le cadre d'une autre récente opération. Elle est en relation avec la clôture du montage financier du projet d'extension de la centrale thermique de Jorf Lasfar, gérée par Jorf Lasfar Energy Company (JLEC). L'enseigne est filiale du groupe Abu Dhabi National Energy Company (Taqa), et est depuis 14 ans le principal fournisseur du réseau de l'ONE, avec une capacité installée de 1.356 MW. Le projet d'extension, signé en 2009 avec l'office public, devrait ainsi porter sur le rajout de deux nouvelles unités de production d'électricité aux quatre existantes, pour ainsi porter la capacité totale de la centrale thermique à quelque 2.056 MW. En juin dernier, JLEC a en effet signé les documents bouclant le financement de ce projet, qui devrait coûter près d'1,4 MM$, sur seize ans en multidevises. BNP Paribas, Société générale, Standard Chartered Bank et la Banque Centrale Populaire (BCP), sont les institutions privées bancaires qui ont répondu à l'arrangement financier. De source de presse, l'on précise par ailleurs que «la participation des banques marocaines s'élève à 40% de la dette globale». Chadbourne & Parke travaille également avec l'ONE sur un autre dossier, portant sur le développement d'une centrale à charbon d'une capacité de 1.320 MW. Le duo «Nareva-IP», est là aussi l'heureux attributaire de ce projet. Un projet marathon C'est peut-être le plus grand projet du continent à ce jour, mais sans doute également l'un des plus retardés depuis sa création. L'appel d'offres relatif au projet a été lancé depuis octobre...2007, pour un lancement qui devait être opérationnel, initialement, depuis 2010. le groupement de Nareva Holding et la filiale de SNI, étaient en lice aves seize autres soumissionnaires. Le consortium n'était toutefois pas le seul à s'intéresser au projet. Dans la liste des préqualifiés, figuraient des géants du secteur comme le groupement formé par «CMS Generation / Taqa / E-Connection», l'espagnol «Iberdrola Energias Renovables», ainsi que l'allemand «Siemens» et le français «Theolia». Par ailleurs, quelque peu sur la mauvaise pente à cause de la crise économique de 2008, ce dernier groupe, particulièrement, s'est finalement rattrapé sur le marché local en 2011 à travers sa filiale, la Compagnie éolienne du détroit (CED). Celle-ci vient en effet de mettre en concurrence sur le marché public, un projet de «repowering» de sa ferme éolienne d'Al Koudia Al Baida, en exploitation dans la zone de Tétouan. Ce chantier devrait porter la puissance installée du parc d'Al Koudia al Baida, de 50 à 100 MW, douze ans déjà après sa mise en service. Il constitue par ailleurs, la première phase d'un autre projet de 300 MW, situé près de Tanger et lancé dans le cadre d'un partenariat signé en mai 2011 entre Theolia et l'Office national de l'électricité (ONE).