La Confédération patronale livre sa proposition de Plan de relance économique. C'est, hier jeudi, lors de la 8ème réunion du Comité de veille économique (CVE), que le président de la CGEM Chakib Alj et Mehdi Tazi, Vice-Président, ont présenté la vision de la Confédération pour la relance de l'économie nationale. Consolidé autour de 25 plans sectoriels et 508 propositions de mesures émanant des Fédérations professionnelles, ledit Plan s'articule autour de 3 principaux axes, explique-t-on auprès de la CGEM. Il s'agit, en premier lieu, de la sauvegarde de l'offre et de sortie saine de la crise, de la stimulation de la demande par un rôle plus interventionniste de l'Etat et, aussi, de la mise en place de mécanismes transverses pour l'accélération de la transformation de l'économie nationale. En gros, un plan qui se veut « intégré, massif, cohérent et équilibré entre l'Etat, le secteur privé et le citoyen », selon la CGEM. Par ailleurs, en vue de produire « un choc de l'offre, de réduire les pertes accumulées pendant la période de l'Etat d'urgence et de soutenir les charges fixes des entreprises impactées par la baisse de la demande », la CGEM appelle à la mise en place de mesures de contingence transverses. En matière de financement, la Confédération préconise l'instauration de mécanismes de crédits à long terme conditionnés, attractifs et automatiques pour les entreprises notamment les TPE et les PME, et de dispositifs de quasi-fonds propres en faveur des Entreprises de Tailles Intermédiaires (ETI) et des Grandes Entreprises. La CGEM prône, dans le cadre de la relance de la demande, l'activation de leviers comme la promotion du "Made in Morocco" et l'incitation à la consommation locale, le maintien et la priorisation de la commande publique et l'accélération des Partenariats Publics-Privés (PPP), ainsi que la stimulation de la consommation nationale et internationale. Elle recommande aussi une baisse temporaire de la TVA pour les secteurs fortement concurrencés par l'informel pour réduire le gap de compétitivité d'une part, et pour stimuler la demande d'autre part. En termes de mécanismes transverses pour transformer l'économie nationale et pour remédier aux difficultés qui existaient bien avant l'avènement de la pandémie, la CGEM insiste sur l'urgence de formaliser l'économie. Elle prône également la revue des politiques d'achats publics et de subvention en les orientant davantage vers le contenu local. La mise en place de Fonds publics-privés pour la reconstitution des fonds propres en faveur de l'accumulation du capital est également recommandée. La CGEM souligne, par ailleurs, la nécessité d'accélérer l'inclusion financière de toute la population à travers le paiement mobile, ou encore le e-Gov, pour simplifier la relation Entreprise-Administration. La Confédération plaide aussi pour la mise en place urgente de mécanismes de réduction des délais de paiement en orientant les aides apportées aux entreprises publiques et aux Grandes Entreprises vers le paiement de leurs fournisseurs. Sur le plan social, la Confédération appelle à élargir la sécurité sociale et l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) aux populations qui n'en bénéficient pas à ce jour (professions libérales, commerçants…). « Les propositions de la CGEM seront approfondies davantage avec les départements ministériels concernés, en perspective de la Loi de Finances rectificative et d'un Pacte pour la relance économique et de l'emploi », annonce la Confédération.