Le département de l'Education nationale sera très tatillon durant la prochaine rentrée scolaire en matière de contrôle des frais de scolarité supportés par les familles marocaines. Les associations des parents d'élèves, ainsi que les nouvelles exigences de protection des consommateurs, imposent en effet à l'Etat de plier définitivement la page du laxisme, aisément motivée par la mission de service public qui incombe à ces écoles. C'est devant le Parlement que le département de tutelle a promis d'être en mesure de répondre aux doléances des familles, dont les charges de scolarité des enfants augmentent de manière disproportionnée à l'occasion de chaque rentrée. Plusieurs mesures seront activées. Ainsi, les divers établissements n'auront plus d'excuses pour ne pas publier de manière détaillée les diverses catégories de frais, notamment les mensualités, les frais d'assurance et ceux d'inscription, souligne la circulaire relative au droit d'information des parents d'élèves des détails des frais payés durant le mois de septembre 2012. Ce devoir d'information ne concerne pas uniquement les parents d'élèves, regroupés au sein des associations, mais doit toucher également les tuteurs des élèves qui n'ont jamais assisté aux travaux de ces associations et qui vivent une grave crise de représentation depuis près d'une décennie. Les nouvelles modalités d'affichage des prix découlent directement de la loi sur la protection du consommateur et de «celle de la liberté des prix et de la concurrence», indiquent les nouvelles consignes du département de tutelle, qui veut s'assurer de la proportionnalité des services éducatifs offerts aux élèves avec les prix pratiqués par les établissements scolaires privés. Le département d'El Ouafa mènera aussi plusieurs actions de sensibilisation avant la rentrée, pour que les nouvelles mesures ne restent pas lettre morte, avec «des réunions tenues avec les associations représentatives de l'enseignement privé, pour les sensibiliser sur la nécessité de l'affichage des frais des divers services proposés». Le contrôle sera pour sa part plus intransigeant. Les visites des comités d'inspection administrative seront renforcées et donneront lieu à «un rapport spécifique, qui détaillera le degré de respect des nouvelles dispositions», explique le nouveau texte. La nouvelle circulaire n'évoque cependant pas les sanctions qui seront appliquées en cas de méconnaissance des nouvelles dispositions, ce qui risque de limiter l'effet escompté par les nouvelles mesures d'affichage des frais de scolarité.La dernière année du plan d'urgence verra aussi l'évaluation du programme «E4P3», relatif à l'enseignement scolaire privé et dont l'amélioration de la qualité est l'axe central. Le département de l'enseignement scolaire assure que les visites des inspecteurs pédagogiques et administratifs seront renforcées durant cette année scolaire 2012-2013, pour corriger toutes les anomalies qui se sont accumulées et qui ne répondent pas aux engagements pris par les éducateurs privés.