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Le modèle africain de l'émergence économique
Publié dans Les ECO le 05 - 07 - 2012

Pour réfléchir de manière scientifique et pragmatique sur nombre d'entraves qui privent l'Afrique d'entamer de manière sereine son émergence, une palette de chercheurs, d'experts, et de chefs d'entreprise africains, se sont rencontrés à Marrakech, du 27 au 29 juin, dans le cadre de la 12e édition du Forum d'excellence des dirigeants des entreprises africaines. Un événement pour lequel le Groupe Afrique Challenge a bien voulu choisir le thème «Transformer la vision politique de l'émergence en développement économique, quelle stratégie, quels leviers, quels acteurs ?». Les participants n'ont pas omis de souligner, à cette occasion, l'importance du développement durable et de la promotion de projets structurants, notamment à un moment où le continent manifeste des besoins de plus en plus pressants dans les secteurs social, économique, politique et écologique. Ceci dit, les dirigeants africains savent parfaitement l'importance d'œuvrer pour établir des partenariats gagnant- gagnant, avec la conviction que les règles du jeu ont bien changé avec la transition d'une logique d'aide et d'assistance vers celle de l'auto-développement, à travers la gestion rationnelle des matières premières, leur valorisation et la recherche de la compétitivité économique. De ce fait, le concept d'émergence économique constitue un puissant instrument de gestion pour les autorités gouvernementales des pays sous-développés, en fixant à toute la société un objectif intermédiaire à atteindre sur une période relativement courte de dix ans, dans le cheminement vers le développement intégral. Ils ont estimé que les pays africains devaient concevoir des politiques claires, transparentes et homogènes, allant dans le sens de promouvoir la dynamique et la croissance économique et de créer un climat favorable à la paix et à la stabilité. Celle-ci demeure la clé de voûte pour l'encouragement de l'investissement et la création de richesse et d'emploi. Tout en examinant certaines «Success stories», telles que Singapour ou la Malaisie, ils ont démontré qu'un leadership politique efficace peut émerger dans un pays, réussir le changement institutionnel, en s'appuyant sur une administration publique performante, pour mettre en place les bonnes politiques et pratiques de gouvernance. C'est dans cette logique que les bonnes politiques seraient relatives à l'amélioration du cadre des affaires, du développement du capital humain, de l'encouragement à l'adoption des valeurs positives, de l'appropriation de la technologie, de la promotion du partenariat public-privé et du développement de grappes industrielles tournées vers l'exportation, susceptibles de mener vers l'émergence économique.
Mahammad Dionne, directeur du bureau Afrique à l'ONUDI, a conclu que l'Afrique était appelée à relever un certain nombre de nouveaux défis, qu'ils résument ainsi : une politique volontariste d'emploi, la lutte contre la pauvreté, une politique qui tient compte de l'urbanisation rapide, la question de l'eau potable, et la problématique de l'énergie à un moment où 1,5 milliard d'habitants du monde vivent sans électricité (40% en Afrique). Il estime, par ailleurs, que les trois facteurs endogènes de la transformation et de l'émergence sont le capital humain d'abord, avec la problématique de l'éducation et de la formation, les infrastructures ensuite et en troisième lieu l'accès à la technologie. Moubarack Lô, ministre conseiller, directeur adjoint du Cabinet du président sénégalais, a dans son intervention, estimé que le terme de pays émergents désignait les plus dynamiques parmi les pays en voie de développement et les mieux intégrés dans l'économie désormais mondialisée, sans qu'une définition exacte ne soit élaborée à cet effet, et encore moins des éléments de mesure discriminants. «Bien cerné, le concept d'émergence viendrait apporter une grande contribution à la théorie du développement. Jusqu'ici, le seul but fixé aux nations pauvres était de chercher à converger vers les pays riches. Or, la convergence est un chantier de longue portée, soit des dizaines voire des centaines d'années, comme en atteste l'histoire économique contemporaine», explique-t-il. Et de souligner que le fait de ne retenir comme cible que cet horizon lointain, conduirait à inclure, pour longtemps, dans le même ensemble de pays en développement, des nations aux trajectoires et aux perspectives fort divergentes. Il cite à cet égard, Singapour qui continue d'être classé par la CNUCED avec la Sierra Léone qui est particulièrement pauvre, dans la catégorie des pays en développement, alors même que Singapour n'a presque plus rien à envier aux pays les plus avancés d'Europe et d'Amérique. Selon Lô, une définition du concept d'émergence doit se fonder désormais sur la nouvelle dynamique créée par la mondialisation avec ses effets économiques, financiers et de commerce international. Patrick Dupoux, Partner and Managing Director du Boston Consulting Group, tout en rappelant les objectifs de l'enquête réalisée par son groupe en 2011 sur un échantillon de 40 entreprises africaines, note l'existence d'une rupture dans les modèles de développement économique du continent, générant ainsi un taux annuel moyen de croissance supérieur à la moyenne mondiale. Il a conclu à l'impératif de créer de la valeur ajoutée et de l'emploi, qui constitue le préalable à toute émergence. Samir Belrhandoria, directeur général de Moroccan Infratsructure Management (MIM) estime que la transformation et l'émergence ne peuvent pas facilement être mises en place, à cause du manque de capitaux à moyen et long termes pour financer des projets productifs à côté de banques frileuses vis-à-vis du financement des investissements et de leur logique très prudentielle, qui entraîne très peu de prises de risques. En conclusion, les conférenciers se sont interrogés sur l'étoffe du leader africain capable de relever ces défis et d'inspirer la transformation organisationnelle et des comportements nécessaires pour surmonter ces défis et de remporter ces batailles significatives. Ainsi donc, seules les personnes ayant les 6 compétences principales, à savoir : une vision, un courage/caractère, l'intégrité, une capacité technique, un esprit d'équipe et la capacité de communication, sont capables d'inspirer les autres à apprendre plus, travailler mieux et exceller, accomplir plus pour eux-mêmes et pour les autres, à comprendre que le mieux est de l'ordre du possible. Ils estiment, dans ce cadre, «qu'il faut une masse critique de ces leaders dans nos organisations. Un petit groupe de personnes ne peut seul faire face à tous nos défis». Tout le travail serait donc de parvenir à la transformation d'une masse critique de décideurs, en leaders capables de mobiliser les énergies pour les grandes causes, de susciter le sens de la responsabilité, d'inspirer l'envie de travailler mieux, et de créer l'engagement.
Quid du modèle asiatique ?
Le docteur Roland Amoussou-Guenou, enseignant de droit international et management à l'Institut asiatique de technologie (AIT), a précisé que tous les pays sont engagés dans une compétition vitale, en utilisant comme instruments l'innovation et la compétitivité sur le marché global, relevant que ces instruments d'innovation laissent constater un grand fossé d'émergence entre l'Asie et l'Afrique. Il rappelle qu'après l'Asie, l'Afrique est à présent considérée par la communauté internationale comme le défi de développement le plus important de ce siècle, selon la Banque mondiale. C'est dire que ce sera l'Asie et non pas l'Occident qui aidera l'Afrique à sortir de la pauvreté, comme le signalait le rapport intitulé «Route de la soie de l'Afrique de la Banque mondiale 2008». Par ailleurs, l'émergence implique également des aspects tels que la culture, le leadership, les stratégies politiques, la gouvernance, l'économie, les réformes juridiques et sociales et la capacité des masses à participer au développement.Ceci dit, la diversité des expériences, la variété des institutions et les divergences politiques ne permettent en aucun cas de développer un modèle commun transposable à des pays tiers comme les pays africains. Tout en mettant l'accent sur les efforts visant le rapprochement Afrique-Asie, il a pointé du doigt certaines inquiétudes de la présence chinoise en Afrique et la nécessité de bien connaître l'Asie et les Asiatiques, pour une meilleure coopération entre les deux continents.


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