Dubaï peut partiellement souffler. Le voisin Abu Dhabi a annoncé un prêt de 10 milliards de dollars, qui sera versé au Fonds de soutien financier de Dubaï. Celui-ci utilisera le montant du prêt pour honorer une série d'obligations sur Dubaï World ayant accumulé récemment une dette de 26 milliards de dollars. 4,1 milliards de dollars de cette somme avaient été alloués à sa filiale immobilière Nakheel pour rembourser ses obligations islamiques (sukuk) arrivées à échéance hier lundi. Nakheel a annoncé qu'elle rembourserait ainsi les investisseurs d'ici les deux prochaines semaines. «L'excédent de trésorerie sera alloué aux besoins du conglomérat public jusqu'à la fin du mois d'avril 2010», a annoncé le gouvernement de Dubaï dans un communiqué. Les créanciers de Dubaï World, soit Standard Chartered, HSBC, Lloyds, Royal Bank of Scotland, Abu Dhabi Commercial Bank et Emirates NBD, ont jusqu'au 28 décembre pour accepter l'accord de statu quo, quand le délai accordé à Nakheel prendra fin. La somme prêtée par Abu Dhabi servira également à satisfaire les obligations de négociation avec les créanciers et les concédants de contrats. «Les discussions avec ces derniers devraient bientôt commencer», selon une source proche du dossier. Un effet positif sur les Bourses internationales Les effets de l'annonce du prêt ne se sont pas fait attendre. En effet, à l'ouverture de la Bourse de Dubai, les premiers échanges ont fait gagner plus de 10% à son indice de référence. Quasiment en même temps, celui de la Bourse d'Abou Dhabi a progressé de 7%. Sous d'autres cieux, l'indice Hang Seng de Hong Kong a fini la séance en positif, tandis que les Bourses européennes progressaient de près de 1% après une heure de transactions. Les commentaires vont bon train sur le dernier geste salvateur d'Abu Dhabi. «C'est une mesure de sauvegarde cruciale et essentielle, à un moment où les marchés en ont réellement besoin », souligne un chef économiste chez Banque Saudi Fransi-Crédit Agricole. «Ça devrait apporter beaucoup de confiance. Au fond, c'est Abou Dhabi qui paye la facture». Dubai a également annoncé une nouvelle loi sur les faillites, qui pourrait être utilisée dans le cas où Dubai World et ses créanciers n'arrivent pas à un accord sur le reliquat de la dette du conglomérat.