Essaouira, l'ancienne cité portugaise, accueille à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 24 juin, la 15e édition du festival «Gnaoua et musiques du monde». Fantasia touristico-culturelle en l'honneur de cette culture ancestrale, ce festival dont la notoriété a dépassé les frontières, démarre cet après midi par sa fameuse parade d'ouverture. «C'est un moment bien particulier chez les Gnaoua. Ce rituel, «Al Aâda» pour les initiés se veut non seulement une bénédiction mais aussi une prière pour les grands maîtres Gnaoua défunts ou malades qui ont transmis leur savoir», précise-t-on. Cette procession d'ouverture dont le point de départ est la Place Moulay Hassan, sera marquée par la participation des maâlems venus de toutes les régions du Maroc. Les confréries des Hmadcha et des Issaoua, ainsi que les Gangas de Tamanar et les Ahouach, sont aussi de la fête. Le premier jour de ce festival qui coïncide avec la fête de la musique sera animé par bon nombre d'artistes. Maâlem Saïd Oughassal et maâlem Abdellah Akharraz avec Djembe New Style, maâlem Abdeslam Alikane & Tyour Gnaoua, maâlem Mokhtar Guinéa, maâlem Allal Soudani, maâlem Mohamed Lebbat... sont entre autres, les artistes se produiront aujourd'hui. Des concerts éblouissants avec des prestations émouvantes sont au menu de cette édition. Plusieurs résidences artistiques ont été organisées en amont entre les maâlems gnaouis et les artistes invités. «La découverte, la recherche et la persévérance ont été les maîtres mots de ces échanges d'exception», soulignent les organisateurs. Cinq résidences artistiques qui sont au menu dans une note très jazzy et avec une dose de latino. Des fusions sont également au programme de l'édition 2012 du festival Gnaoua. La manifestation offre en effet une «expérience d'émotions pures, de moments inédits, de rencontres spontanées grâce à ces fusions de maâlems Gnaoua et des musiciens les plus illustres de la world music. Improvisation et synergie s'invitent sur scène». Il s'agira, à l'instar des éditions précédentes, d'un mélange réussi de styles musicaux différents. Au menu, figurent aussi des spectacles d'artistes en solo et d'autres plus «intimistes». Ces derniers auront lieu à la Zaouia Sidna Bilal, au Borj Bab Marrakech et à Dar Souiri. Une programmation conçue spécialement pour les amoureux de la «tagnaouite» pure. Durant les quatre jours du festival, plusieurs actions seront menées afin que les monuments de la ville d'Essaouira, classée patrimoine mondial de l'UNESCO, demeurent intacts. Ainsi, bon nombre de projets feront l'objet d'inaugurations ou de signatures de conventions. Il s'agit de l'horloge, du borj de Bab Marrakech, de la muraille, du borj de Bab Doukkala et de l'ancien consulat du Danemark. Quant à l'événement phare de cette édition, il demeure sans aucune hésitation, le forum «Sociétés en mouvement, cultures en liberté». Ce forum se penchera sur la question de la création culturelle comme alternative aux dérives contemporaines du repli identitaire et communautaire. Organisé avec le soutien du Conseil national des droits de l'Homme, ce forum verra la participation d'acteurs associatifs et culturels, de penseurs, d'hommes politiques... Mohamed Amine Sbihi (ministre de la Culture), Driss El Yazami (président du CNDH), Mohamed Achaâri (écrivain et ancien ministre de la Culture), Ahmed Aassid (chercheur à l'IRACM), David Assouline (écrivain-chercheur), Pascal Blanchard (historien), Leila Shahid (déléguée générale de Palestine auprès de l'Union européenne) et de tant d'autres personnalités présentes à Essaouira.