Dans l'attente de la privatisation qui aura lieu dans les prochains mois, Ennakl poursuit sa restructuration pour renouer avec la croissance dans les prochaines années. En effet, la société a été lourdement affectée par les émeutes de la révolution du jasmin. «Nous avons passé un 1er trimestre 2011 blanc», indique d'ailleurs le management. La situation s'est vite améliorée pendant les trimestres suivants. À ce titre, l'administrateur judiciaire nommé par l'Etat pour gérer la société durant cette période transitoire se félicite des efforts déployés. Comme mentionné, le premier trimestre 2011 affichait une activité nulle due notamment aux blocages des crédits par les banques ainsi que le manque de confiance des fournisseurs de voitures. Ainsi, les revenus à fin 2011 se sont établis en baisse de 35,7% comparativement à 2010. Malgré la baisse du chiffre d'affaires, le concessionnaire de voitures dispose d'une part de marché de 19,3%, devançant ses principaux concurrents. Il est important de noter aussi que la tendance baissière des activités d'Ennakl est généralisée pour tout le marché. Ce dernier a signé une baisse de 23% de ses ventes à fin 2011 par rapport à 2010. Par ailleurs, les prémices d'une reprise d'activité étaient bien là à la fin du 1e trimestre 2012. Les indicateurs financiers se sont nettement améliorés par rapport à la même période de 2011. En effet, les revenus ont crû de 16,13% à 42,87 MDT. Par conséquent, la marge brute ressort à 16,38% contre 11,28% à fin mars 2011. L'amélioration de la marge brute est attribuable aussi, selon le management de la société, à l'absence des provisions pour stocks, comptabilisées durant l'exercice 2011, relatives aux différents dégâts constatés sur les stocks des véhicules. Pour sa part, et confirmant le redressement effectué de l'activité de la société, la trésorerie nette ressort à fin mars 2012 à 57,76 MDT contre 37 MDT durant la même période un an auparavant. Sur un autre registre, le management de la société s'est engagé à poursuivre les différents plans de développement annoncés lors de son introduction en Bourse en 2010. À ce titre, plusieurs centres de ventes et de maintenance seraient mis en service d'ici la fin de l'année. Citons par exemple celui de la «Goulette» dont le coût d'investissement s'établit à 15,5 MDT. Ceci dit, la société est consciente des retombées positives des investissements en cours, même si le marché tunisien de vente des voitures est limité par un système de quota. Dans ce cadre, les opérateurs de la place sont obligés de respecter le quota fixé estimé à 45.00 voitures pour toute la Tunisie. «Si le système fonctionne librement, la part de marché d'Ennakl serait supérieure à celle actuelle.» souligne Abderraouf Menjour, Administrateur judiciaire de la société. La cession des parts de l'Etat (60%) devrait avoir lieu, comme l'ont confirmé les dirigeants de la société, au plus tard dans les 3 prochains mois. À cet effet, un appel d'offres international serait lancé dans le cadre de cette opération. Du côté du marché, le titre Ennakl affiche une performance de 23,65% depuis le début de l'année à 48,48 DH. Malgré son bon comportement sur le marché marocain, le cours sur le marché tunisien ressort plus important. Une situation attribuable au manque de confiance des investisseurs marocains en la valeur à la suite des événements tunisiens. Ils reprochent aussi au management de la société le manque de communication par la tenue de conférences de presse, même si la société assure une publication régulière de ces indicateurs financiers. Par ailleurs, les dirigeants se sont montrés plus ou moins rassurants auprès des actionnaires sur le sujet des dividendes. Le dividende relatif à l'exercice 2011 «non communiqué» qui sera approuvé par l'assemblée générale ordinaire, prévue le 26 juin prochain, serait inférieur à 85% du résultat, mais confirmera l'engagement de la société à rémunérer ses actionnaires.